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Focus sur le Suriname

Bananes, haricots longs, légumes asiatiques, fruits de la passion, projet d'avocat à grande échelle et tomates dans une serre de démonstration et d'essai. Le Suriname a tout pour réussir. La culture commerciale des fruits et légumes n'en est qu'à ses débuts, mais la situation évolue. Un rapport sur la visite que Fresh Publishers a effectuée dans le paysage des fruits et légumes du Suriname à la fin du mois de septembre suivra dans les semaines à venir. Ce premier article vis à placer le décor, qui permettra de mieux situer et interpréter les récits et points de vue.

© Pieter Boekhout | FreshPlaza.fr

Le Suriname, situé juste au-dessus de l'équateur en Amérique du Sud, compte environ 635 000 habitants, dont la moitié vit dans la capitale Paramaribo. Le reste de la population vit principalement dans la plaine côtière, tandis que l'intérieur du pays est largement couvert par la forêt tropicale. Avec une superficie de 163 820 km², le pays est quatre fois plus grand que les Pays-Bas. Ce n'est pas l'impression que l'on a en regardant une carte du monde traditionnelle, où les pays perdent proportionnellement de la surface à mesure qu'ils se rapprochent de l'équateur et, inversement, semblent relativement plus grands à mesure qu'ils se rapprochent du pôle nord ou du pôle sud.

Mesures de réduction des dépenses publiques
Le Suriname a été une colonie néerlandaise de 1667 à 1954, puis est devenu un pays autonome au sein du Royaume des Pays-Bas, avant d'obtenir sa pleine indépendance en 1975. La langue officielle est le néerlandais, mais le sranantongo, un créole, est également largement utilisé dans la vie quotidienne. L'économie repose principalement sur l'agriculture et les ressources naturelles telles que la bauxite, le pétrole et l'or. Selon les données de la Banque mondiale (2024), le PIB par habitant est de 7 430 $ (à titre de comparaison, il est de 68 219 $ aux Pays-Bas), la croissance économique est de 2,8 %, le taux de chômage est de 7,3 % et l'inflation est de 16,2 %. Le salaire minimum en 2025 est de 265 $.

© Google MapsLe Suriname est quatre fois plus grand que les Pays-Bas et ne compte que 635 000 habitants

Après un coup d'État en 1980, le chef de l'armée Dési Bouterse a pris le pouvoir. Il est resté jusqu'en 1988 et a ensuite dirigé le pays en tant que président démocratiquement élu, au cours de deux mandats, de 2010 à 2020. Cette année-là, Chan Santokhi a remporté les élections, bien qu'il ait hérité d'un pays au budget vide. En 10 ans, de 2010 à 2020, la dette publique est passée de 17 % du PIB à 146 % (chiffres : FMI). En 2024, la dette a été ramenée à 87%, bien que cela ait été logiquement compensé par des mesures d'austérité, qui n'ont pas toujours été bien accueillies par la population. En février 2023, Paramaribo était toujours en proie à des émeutes, y compris des augmentations des prix du carburant, des bouteilles de gaz et de l'internet. En juillet de cette année, Jennifer Geerlings-Simons a succédé au président Santokhi au terme de son mandat de cinq ans.

Extraction de pétrole
Le 23 septembre dernier, le président a déclaré lors du dernier sommet de l'ONU à New York que les plus grands pollueurs de la planète devaient prendre leurs responsabilités et contribuer ainsi à la préservation de la forêt tropicale (surinamaise). « Pas seulement avec des mots, mais aussi avec des actes, de la justice et des fonds. » Au cours de son discours, elle a également évoqué les futurs revenus du pays, à partir de 2028, provenant de l'extraction de pétrole en eaux profondes. Cet argent pourra être consacré au développement de secteurs tels que le tourisme, l'agriculture et l'éducation.

© Pieter Boekhout | FreshPlaza.frAvec le début de la production de pétrole et de gaz en 2028, le Suriname pourra à nouveau générer des revenus

« La production commence en 2028 et nous devons agir maintenant », s'enthousiasme Anilkumar Paradath, de la Chambre de commerce et d'industrie. « Lors d'une récente réunion, Total Energies a expliqué ses plans : 50 sites de forage, un investissement de 1,5 milliard de $ et l'arrivée prévue de 2 000 experts étrangers. »

Outre les revenus pétroliers, cette situation crée des opportunités pour le Suriname dans tous les secteurs. « Construire des appartements, livrer des repas ou fournir des matériaux, tout est possible. » Les petites et moyennes entreprises ont également des perspectives. Total promet d'acheter localement autant que possible, à condition que les entreprises respectent les normes.

Des opportunités existent également dans le secteur agricole, mais il y a un hic : « Les produits doivent être certifiés, ce qui n'est pas toujours le cas. Étant donné que le Suriname compte essentiellement des petits producteurs - entre 6 000 et 7 000 selon les estimations - et que la certification est coûteuse et compliquée, des voies collectives sont en cours d'élaboration. La Banque interaméricaine de développement (BID) et le FMI devraient apporter leur soutien. »

La CCI aidera les entrepreneurs par l'intermédiaire d'un guichet unique, où l'information, l'enregistrement et l'orientation seront regroupés. « Nous avons déjà dressé la liste des maisons et des entreprises de restauration disponibles. Des cours de formation sont également mis en place, pour les plongeurs et les experts en sécurité. »

Bien que l'optimisme règne dans la société et que 2028 soit déjà considéré comme un tournant économique pour le pays, Paradath reste prudent. « Nous avons tiré les leçons de l'exploitation de la bauxite. Seuls ceux qui se préparent bien en profiteront. Le pétrole offre des opportunités, certainement aussi pour le secteur des fruits et légumes, mais seulement si le Suriname ose faire le pas vers la professionnalisation. »

© Pieter Boekhout | FreshPlaza.frAncienne carte : le long des rivières, il y avait autrefois des plantations qui sont aujourd'hui toutes, sauf quelques-unes, envahies par la végétation et ne sont plus exploitées. Le Suriname est l'un des rares pays au monde où l'eau et les sols fertiles ne posent pas de problème

Superficie et exportations
Le riz est de loin la culture la plus répandue au Suriname. Selon les chiffres de Faostat, le service statistique de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la superficie cultivée s'élevait à 49 808 ha en 2023. Suivent de près la culture de la canne à sucre (2 148 ha), des palmistes (600 ha), du café (280 ha) et du cacao (160 ha).

En 2023, les cultures fruitières sont dominées par les agrumes : 1 008 ha d'oranges, 68 ha de pamplemousses (233 ha en 2010, en baisse constante d'année en année depuis) et 236 ha d'autres espèces d'agrumes. Les bananes sont cultivées sur une superficie de 287 ha en 2023, en forte baisse par rapport aux 2 173 ha de 2013, année où la culture de la banane a diminué d'année en année à cause du moko, entre autres facteurs. Plus loin dans l'article, la culture et l'histoire de la banane sont abordées. Les bananiers atteindront une superficie totale de 227 ha en 2023 (2016 : 640 ha).

En outre, la culture de l'ananas est en hausse (224 ha en 2023 contre 20 ha en 2010), de même que l'acérola (73 ha contre 12 ha en 2010). En revanche, la noix de coco a perdu beaucoup de terrain ces dernières années (115 ha en 2023 contre 1 080 ha en 2020). La mangue est cultivée sur une superficie de 110 ha, la pastèque sur 75 ha, la papaye sur 31 ha et les autres fruits tropicaux sur 57 ha. Parmi ces derniers, l'avocat ne représentait que 7 ha en 2023, ce qui devrait changer radicalement d'ici quelques années.

© Google MapsLe long de la rivière Commewijne, l'ancienne structure des plantations au bord de l'eau est clairement visible

Les cultures de racines, tubercules et plantes sarclées atteignaient 408 ha en 2023, dont 213 ha de manioc et 44 ha de patates douces. Les légumineuses représentaient 120 ha (contre 358 ha en 2017), les légumes-fruits comme la tomate 50 ha (2016 : 126 ha) et le concombre 27 ha (2016 : 75 ha). Le chou blanc a été cultivé sur 23 ha. Les autres cultures légumières représentaient 452 ha, bien que fermement en baisse par rapport aux 1 207 ha de 2016).

Les exportations de fruits et légumes sont très limitées. Selon Faostat, 2 756 tonnes de bananes ont été exportées il y a deux ans, contre 83 260 tonnes en 2012 et 40 882 tonnes en 2018, la plupart vers l'UE. Les exportations de bananes vers l'Europe stagnent complètement aujourd'hui. Les autres produits, dont la palette est très diversifiée, tournent autour de 2 000 tonnes depuis des années.

© Pieter Boekhout | FreshPlaza.frSelon Faostat, 2 756 tonnes de bananes ont été exportées il y a deux ans, contre 83 260 tonnes en 2012 et 40 882 tonnes en 2018, la plupart à destination de l'UE

Le Suriname a exporté vers 11 pays des Caraïbes au cours des 15 dernières années. En tant que membre de la Communauté des Caraïbes (Caricom), le pays bénéficie d'un libre accès à ces marchés. Selon Eurostat, l'UE a absorbé un total de 934 tonnes de légumes et 21 tonnes de fruits en 2024, les principaux produits étant les haricots (298 tonnes), les aubergines (154 tonnes), les poivrons (40 tonnes) et les mangues (19 tonnes). Pour stimuler les exportations de fruits et légumes, il existe une coopération avec l'Autorité néerlandaise de sécurité des aliments et des produits de consommation (NVWA) pour former les inspecteurs surinamais, ainsi qu'un soutien de la BID et de la FAO.

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