La production d'endives françaises retrouve des couleurs après deux campagnes quelque peu moroses. Si les volumes sont là, le pari cette année portera sur la valorisation. Pierre Varlet, directeur de l'Association des Producteurs d'Endives de France (APEF) revient sur le lancement de campagne national endive qui a réuni près d'une soixantaine de personnes (GMS, grossistes expéditeurs et producteurs) le 7 octobre dernier à Arras.
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« Nous devrions être à 100 % jusqu'au 31 août de l'année prochaine »
« , L'augmentation des surfaces et les bonnes conditions climatiques auront permis à la récolte de l'automne 2024 d'atteindre un niveau conforme aux attentes et de répondre à la demande du marché – quelques tensions d'approvisionnement ont toutefois pu apparaître entre septembre et décembre compte tenu du déficit de racines des 2 années précédentes. », explique Pierre Varlet. Cette année hormis une légère pression due au puceron lanigère, la récolte s'annonce bonne tant sur le plan quantitatif que qualitatif. D'autant que le stock de racines de 2024 permettra de faire la jonction avec récolte 2025, laquelle se poursuivra jusqu'en décembre. Les voyants sont donc au vert cette année, avec une production estimée à 120 000 tonnes, l'APEF prévoyant même 12 mois de commerce pleins. « Ce que nous récoltons actuellement est très encourageant, les racines présentent de beaux calibres, et les taux de matière sèche et d'azote sont corrects également. Nous devrions donc être en capacité de produire de beaux chicons jusqu'à novembre 2026 et ainsi être à 100 % de notre potentiel jusqu'au 31 août de l'année prochaine ».
Tirer les leçons de la campagne 2021-2022
L'objectif de la filière est clair cette année : « Retrouver les mêmes volumes d'endive qu'en 2021/22, la campagne de référence en termes de volumes, tout en évitant des prix trop bas comme le fut le cas lors de cette même campagne ». Une saison qui avait également été marquée par une crise énergétique sans précédent, pesant fortement sur les coûts de production. « Tout l'enjeu cette année est donc de réussir à valoriser le produit à son juste niveau », explique Pierre Varlet. Si pour le moment le marché est demandeur, les niveaux de prix, eux, n'ont rien d'exceptionnels. « Comme les volumes sont là, les prix sont bataillés. Il est essentiel que les opérateurs de la distribution comprennent que les producteurs doivent gagner leur vie tout en investissant dans de nouvelles solutions de protection des cultures », poursuit le directeur. Car cette année sera la dernière pour l'utilisation du Movento, destiné à lutter contre le puceron.
L'endive retrouvera-t-elle sa place dans le top 5 des légumes les plus consommés ?
© APEF« Nous avons battu des records même sur les mois d'été », se réjouit Pierre Varlet à propos de la consommation cette année. L'endive est en effet le légume dont la consommation a le plus progressé sur les 4 semaines d'été avec + 37,7% (+ 7,7 % sur l'année). Une progression due aux mises en avant en magasin. « L'endive a un des plus forts taux de promotion parmi le rayon fruits et légumes ». Une nécessité, selon Pierre Varlet, pour pouvoir écouler plus facilement les volumes. « Si on ne rabâche pas à grand renfort de promo radio et en rayon que l'endive est là, une partie des consommateurs peut avoir tendance à l'oublier ». Autre raison de ce succès estival, des prix légèrement baissiers.
C'est donc pour tenter de reprendre les parts de marché perdues ces deux dernières années que l'APEF a décidé de renforcer sa communication et tenter de faire réintégrer l'endive dans le top 5 des légumes frais les plus consommés de l'Hexagone, en misant sur ses atouts. « L'un des points forts de l'endive c'est qu'elle peut se consommer l'hiver comme l'été : en salade, en apéro, dans les brunchs... On espère donc que les jeunes consommateurs regardent l'endive autrement que comme un légume amer et démodé. Mais l'endive est aussi un produit pratique puisqu'elle n'a pas besoin d'être lavée, ni épluchée. Elle peut être consommée crue comme cuite de l'apéro au dessert ! Elle coche donc toutes les cases pour répondre aux nouvelles habitudes de consommation ».
Pour plus d'informations :
Pierre Varlet (Directeur)
APEF
2, rue des Fleurs
62000 Arras
Tél. : 03 21 07 89 89
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