Après une période estivale très active, le marché belge des fraises est à l'arrêt depuis la semaine dernière. « Nous avons eu l'un des meilleurs étés depuis longtemps, mais maintenant tout est complètement à l'arrêt. La demande a complètement chuté. Le marché de l'exportation se porte un peu mieux. Il reste un peu plus stable, mais sur le marché local, les ventes sont presque nulles. Outre le temps plus froid, c'est en partie dû aux fortes fluctuations des prix, et cela reste frustrant », raconte Guy Van Leene, de Thiry Gent.
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C'est une frustration que le négociant du grossiste flamand, qui fait partie de Primamundo, a déjà partagée. « Nous constatons ces jours-ci d'énormes fluctuations de prix, qui sont loin d'être opportunes pour le commerce. Par exemple, la semaine dernière, j'ai entendu dire que les fraises avaient atteint 6 € la barquette à un moment donné. À ce prix, beaucoup de gens abandonnent. Ensuite, le prix redescend à 3 € ou moins, mais il n'y a pas de reprise des ventes. »
« En fait, le prix d'achat devrait être plus stable. Tant que tout passe par la vente au cadran, ces fluctuations subsistent et affectent grandement les ventes. Ce n'est pas seulement notre cas : le commerce belge connaît une période difficile en ce moment. Beaucoup de nos concurrents n'achètent presque rien. Les prix sont devenus trop élevés et les ventes s'arrêtent. Et une fois qu'elles se sont arrêtées, impossible de les relancer. »
Néanmoins, le grossiste continue à fournir des fraises pendant l'hiver. « Nous avons des fraises toute l'année au sein du groupe. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous en passer complètement, mais en hiver, il s'agit de très petits volumes. Les ventes de masse sont terminées à ce moment-là, pourtant nous en avons toujours sous la main. »
Un bel été
Cette différence est d'autant plus frappante pour le négociant que l'été a été extrêmement satisfaisant. « Cette saison a été l'une des meilleures depuis longtemps. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu un temps aussi beau et constant, ce qui joue un rôle énorme pour les fraises. Il est clair que nous avons eu plus de volume, mais la demande a bien suivi. Les prix sont également restés assez stables, autour de 3 €, parfois un peu moins. Nous sommes rarement descendus en dessous d'1,5 €. Ce sont des prix très corrects, et la plupart des producteurs peuvent donc être satisfaits. Ce sont surtout les producteurs de variétés remontantes qui s'en sont bien sortis cette année : leurs coûts de production sont beaucoup moins élevés que ceux de l'Elsanta ou de la Sonsation. »
Van Leene lui aussi assiste, lentement mais sûrement, à la transition vers les variétés remontantes. « Elsanta perd en qualité chaque année. Les plants sont replantés chaque saison et on le remarque : les fruits ne sont plus bien ronds, souvent un peu difformes. On ne trouve plus beaucoup de très beaux lots. Je pense que la culture de remontantes est l'avenir. Leur saveur est un peu moindre et les fruits parfois un peu plus durs, mais je continue à penser que ces variétés offrent des perspectives pour de nombreux producteurs, à moins qu'une nouvelle variété forte n'arrive sur le marché. Quelques nouveautés sont testées : j'ai récemment visité un essai, qui semblait prometteur : des fruits bien formés, de bonne qualité. Mais il faudra donc attendre encore un an ou deux avant que cette variété arrive vraiment sur le marché. »
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Guy Van Leene
Thiry Gand
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