Le marché français de la tomate traverse actuellement une zone de turbulences, notamment due à une « offre excédentaire » couplée à un « manque de consommation », selon un professionnel de la filière. « La France se retrouve confrontée à un afflux de volumes : la production d'hiver démarre alors que celle d'été n'est pas totalement achevée. Un phénomène d'autant plus déséquilibrant pour le marché que la consommation manque cruellement de dynamisme. Et avec les températures ayant drastiquement chuté cette semaine, la situation a empiré ». Résultat, les prix sont en chute libre : « Aujourd'hui, les tomates grappes se négocient autour de 1,20 €/kg, alors qu'elles étaient encore à 1,40 € la semaine dernière ». Un niveau inhabituellement bas pour cette période.
Une qualité très hétérogène selon les origines des lots
Sur le plan qualitatif, on observe un marché à deux vitesses : « L'ancienne récolte affiche des qualités très variables, parfois médiocres, avec beaucoup de lots en catégorie I plutôt qu'en extra », explique-t-il. « À l'inverse, les premiers volumes de la nouvelle récolte sont plus réguliers et en amélioration progressive. Mais cette disparité complique les arbitrages des acheteurs, déjà en quête de prix plus que de qualité ».
Concurrence renforcée et météo défavorable
À cette situation compliquée, s'ajoute la pression d'une concurrence étrangère. Les Pays-Bas et la Belgique, eux aussi en période de transition entre deux productions, exportent leurs volumes excédentaires sur le marché. « Si les lots de bonne qualité n'atteignent pas notre marché intérieur parce qu'ils sont vendus à des prix plus importants que ceux pratiqués pour notre origine, la marchandise de moins bonne qualité nous parvient à des prix très compétitifs. A côté de cela, l'Espagne et le Maroc augmentent également leurs expéditions semaine après semaine. Entre des volumes trop importants, une qualité disparate et une demande insuffisante, les clients privilégient clairement le prix au détriment de l'origine ».