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Stéphane Boutarin, Association des Producteurs d’Ail de la Drôme :

« Si la tendance vers le petit prix se confirme, la filière d’ail français sera menacée »

A l'occasion du lancement de la campagne de l'ail qui s'est déroulé mi-septembre à l'initiative de l'ANIAIL (Association Nationale Interprofessionnelle de l'Ail), c'est une campagne avec un peu moins de volume mais une belle qualité qui avait été annoncée pour l'ail drômois. « La Drôme représente le département français où la production d'ail est la plus intense. La quantité d'ail produite sur un petit département comme le nôtre est très importante », précise Stéphane Boutarin, producteur d'ail de la Drôme. « D'autant plus que nous rassemblons deux filières : l'ail de semence représente 80 % des volumes de semences certifiées produites en France. Il s'agit d'une véritable force pour notre bassin de production. Puis l'ail de bouche, qui représente 17 % de la production d'ail de l'Hexagone. Dans les deux cas de figure, nous produisons en conventionnel comme en bio ».

© Maison Boutarin

L'ail de la Drôme : un parfum spécifique et une sucrosité importante
Si chaque variété à ses spécificités, l'ail de la Drôme, qui bénéficie d'une IGP depuis 2008, présente la particularité d'avoir un parfum qui reste longtemps en bouche : « Depuis une dizaine d'année, la dégustation d'ail en France s'est développée. Cela a notamment permis de mettre en évidence à quel point nos variétés françaises sont différentes et très parfumées contrairement à de l'ail d'importation. Notre ail de la Drôme a un parfum assez spécifique, qui, au-delà de cet aspect piquant, reste longtemps en bouche. Notre ail est également caractérisé par une sucrosité importante, appréciée par les professionnels de la gastronomie. Il y a par ailleurs une vraie saisonnalité dans le parfum de l'ail, qui engendre des variations de parfum, de la quantité de sucre et parfois même de la densité de la chair en fonction des années ».

© Maison Boutarin

Une tendance qui se confirme pour l'ail premier prix
Malgré une campagne qui semble plutôt positive côté production, les inquiétudes quant à la commercialisation restent très présentes : « Aujourd'hui, nous arrivons à commercialiser l'ensemble de notre production. Mais nous sentons tout de même que la tendance va vers l'achat d'ail premier prix, donc de petits calibres. Or, nous ne produisons pas des boulons, et si l'attrait pour les petits calibres semble davantage prononcé, il ne faut pas oublier les gros et moyens calibres afin que le producteur puisse accéder à un marché rentable. Bien que les prix pour l'ail de catégorie I soient aujourd'hui encore rémunérateurs, nous sentons tous que l'équilibre est fragile et que la situation cette année se durcit. Or, si la demande se reporte encore plus sur les petits calibres au détriment des autres, le marché risque d'être tiré vers le bas et la filière française d'être menacée ».

© Maison Boutarin

Une forte concurrence de la part d'autres origines
Un défi accentué par la présence significative sur le marché d'autres origines telles que la Chine et l'Espagne : « En France, nous avons des variétés très gustatives, mais moins productives que celles d'autres pays qui sont destinées à l'export. La Chine et l'Espagne notamment représentent une forte concurrence pour l'ail à petit prix. L'Espagne travaille depuis des années sur la question alors que la France commence seulement à s'y intéresser. Quant à la Chine, elle propose un ail qui visuellement correspond à ce que la GMS recherche, même si gustativement parlant – sans même parler de parfum –, il faut quatre fois plus d'ail chinois que d'ail français dans un plat pour avoir la même intensité au niveau du goût ».

© Maison Boutarin

Malgré tout, l'Ail de la Drôme comme les autres variétés et IGP de France continuent de se battre pour valoriser leur terroir et ce patrimoine variétal qui fait la richesse de la filière française : « l'Association des Producteurs d'Ail de la Drôme – qui représente une petite centaine de producteurs, des coopératives, des OP et le GIE -, continue d'agir pour faire vivre la filière, à l'image de l'ANIAIL qui œuvre pour le bien commun de la filière. Mais pour conserver la richesse de notre patrimoine et valoriser l'ail français dans toute sa diversité, nous avons plus que jamais besoin du soutien de la grande distribution ».

© Maison Boutarin

Pour plus d'informations :
Stéphane Boutarin
Association des Producteurs d'Ail de la Drôme

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