Les 90 représentants des entreprises de l'AOP Pêches et Abricots de France se sont réunis la semaine dernière lors d'un séminaire établir le bilan de la saison 2025 et d'anticiper les enjeux de 2026. Malgré quelques tensions de marché en début juillet pour les abricots et fin août pour les pêches-nectarines, la filière affiche un résultat globalement positif.
© AOP Pêches et Abricots de France
« Aujourd'hui on en récolte les bénéfices »
« Les 15 dernières années de remise en question et de travail de la filière portent aujourd'hui leurs fruits », se réjouit Raphaël Martinez, directeur de l'AOP Pêches et Abricots de France. Car ces quinze dernières années la filière a perdu une grande partie de ses marchés export. Dans les années 2000, la France produisait encore jusqu'à 400 000 tonnes de pêches et nectarines, mais l'ouverture du marché commun a entraîné un effondrement du marché export et une concurrence accrue d'autres d'origines dont le développement de la pêche plate espagnole. La filière a donc recentré sa stratégie sur le marché français en développant des relations partenariales avec la GMS et en étoffant la démarche de production fruitière intégrée à travers Vergers écoresponsables. « On a pris une claque, sur l'export comme sur le marché intérieur. C'est ce qui nous a poussés à renforcer nos relations avec la distribution et à consolider nos démarches qualité. Aujourd'hui, on en récolte les bénéfices ».
Phyto : un plan 'ambitieux' de sécurisation des vergers dès 2026
Sur le plan technique, le sujet complexe de la protection phytosanitaire des vergers, reste une préoccupation majeure. Avec l'appui de la FNPFruits (Fédération Nationale des Producteurs de Fruits) et de plusieurs spécialistes, un plan d'action « ambitieux » de sécurisation du verger sera déployé dès 2026. « Hormis le thrips et la cicadelle, l'inquiétude principale porte sur le puceron vert, vecteur de la Sharka », précise Raphaël Martinez. Un virus qui a décimé il y a quelques années une grande partie des vergers français. Et face a une « batterie de solutions qui se réduit comme peau de chagrin », depuis plusieurs années la filière investit dans la recherche : en plus des solutions de biocontrôle, les producteurs misent sur la prophylaxie, et notamment la défoliation. Autre problème, concernant les maladies de conservation car la filière pêche abricot, elle, doit lutter contre les monillioses.
© AOP Pêches et Abricots de France
La fête de l'abricot appliquée à la pêche nectarine ?
Si la préparation de la prochaine campagne est d'ores et déjà engagée « dans un état d'esprit collectif et offensif », les représentants de la filière restent néanmoins vigilants face à plusieurs signaux d'inquiétude, comme l'érosion de la consommation (pouvoir d'achat et désaffection de la jeune génération) et la concentration de la GD française. « C'est dans le rayon qu'on peut agir, en étoffant les gammes, en proposant des produits qui font envie et en communiquant, en partenariat entre le producteur et le distributeur. Le dispositif 'Quinzaine de l'abricot' sera donc reconduit voire même élargi et pourrait être décliné en pêches nectarines « pour aider durant les 2/3 semaines délicates de la campagne ».
Origine France & Vergers écoresponsables : une présence réaffirmée en 2026
« La filière confirme donc son engagement : en 2026, les fruits d'été Vergers écoresponsables et Origine France seront plus que jamais présents sur les étals et porteurs des valeurs de qualité, d'éthique et de durabilité qui caractérisent la production française ».