Le Maroc a bénéficié de fortes précipitations fin novembre et début décembre, ce qui a permis de rompre avec les conditions arides de la longue sécheresse qui dure depuis sept ans. Bien qu'importantes pour le moral des habitants, ces pluies ne sont pas encore suffisantes pour mettre fin à la longue sécheresse, selon l'ingénieur en production fruitière Rida Aghori.
Rida Aghori, qui s'est fait un nom en compilant des données sur les ressources en eau au Maroc avant de se reconvertir dans l'arboriculture fruitière, déclare : "Les précipitations de ces derniers jours sont certes une bénédiction, mais leur répartition dans le temps et dans l'espace reste bien en deçà des niveaux d'avant 2018". Les précipitations annuelles dans les zones semi-arides du Maroc ont atteint un maximum de 210 mm, alors qu'elles dépassaient 420 mm avant 2018."
© Rida
Le producteur ajoute que la répartition des précipitations ne profite pas de la même manière à toutes les régions du pays. Il explique : "Des régions comme le Gharb et le Loukkos s'en sortent bien, tandis que d'autres comme l'Oriental et le Deraa Tafilalet, la plaine de Sais, le Tadla et d'autres encore continuent de souffrir d'une pénurie. Les producteurs du Souss Massa devront continuer à recourir au dessalement de l'eau de mer, ce qui n'est supportable que pour les producteurs de cultures à haute valeur ajoutée et nécessite un traitement secondaire de l'eau pour certaines cultures telles que les fruits à baies. Je pense que dans les conditions actuelles, le dessalement de l'eau de mer devient néanmoins indispensable au Maroc, même s'il reste trop coûteux pour les petits producteurs".
Aghori ajoute que la pluviométrie au Maroc à son niveau actuel n'est pas suffisante pour régénérer les nappes phréatiques, mais tempère : "Elle est néanmoins la bienvenue car les niveaux de réserves des barrages s'améliorent par rapport à fin 2022, passant de 3 milliards de mètres cubes sur 16 à un peu plus de 5 milliards de mètres cubes sur 18. La pluviométrie est également importante pour la qualité des arbres utilisés en arboriculture."
Le média marocain Le360 rapporte, citant Younes Laabidi, responsable de la gestion de l'eau à la Direction générale de l'hydraulique, que le pays compte actuellement seize stations de dessalement d'eau de mer en fonctionnement, cinq en cours de construction, et treize nouveaux projets prévus à travers le pays. La même source note que d'ici 2027, la capacité totale de production d'eau dessalée du pays devrait dépasser un milliard de mètres cubes par an, et devrait atteindre 2,3 milliards d'ici 2040.
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