La filière poires française s'attendait à une campagne correcte ; elle s'avère finalement mieux orientée qu'anticipé. Les prévisions actualisées fin octobre-début novembre annoncent en effet une récolte d'environ 150 000 tonnes, contre les 140 000 tonnes prévues à PrognosFruit en août dernier. Une récolte qui se distingue aussi par sa qualité : « Visuellement comme gustativement, les fruits présentent une belle qualité cette année, avec des taux de sucre particulièrement élevés », souligne Vincent Guérin, de l'Association Nationale Pommes Poires (ANPP).
© Vergers Ecoresponsables
Un démarrage de saison tardif, rattrapé par la succession des variétés
Le rythme de consommation reste pour l'heure légèrement lent, conséquence d'un démarrage tardif. « En fin d'été, la concurrence des fruits à noyau — encore gustatifs — combinée à une météo favorable à leur consommation plutôt qu'à celle de fruits à pépins a retardé l'entrée en campagne », explique Vincent Guérin. Si les premières ventes ont été un peu poussives, la campagne s'est ensuite installée progressivement, aidée par l'enchaînement régulier des variétés, dans de bonnes conditions de production et de qualité.
Un verger français qui se diversifie et un calendrier variétal qui s'allonge
Depuis l'entrée en production de nouvelles variétés de poires ces dernières années, la dynamique variétale en France évolue de manière significative. « Le profil des campagnes poires change. La variété QTee, désormais bien installée en fin d'été-début d'automne, a pour incidence la prolongation de la commercialisation de la William, qui sera cette année disponible jusqu'en décembre. William encore présente, on note de ce fait un démarrage plus progressif de la Conférence, accompagné de la montée en puissance de la variété Fred ».
Cette transformation du verger induit donc un changement au niveau du calendrier en termes d'offre, permettant une offre en poires françaises plus étalée dans le temps et plus diversifiée. Pour autant, aucun impact commercial sur les variétés historiques : « La Guyot conserve son positionnement précoce, restant la première poire disponible du rayon et la William est toujours l'une des variétés les plus plébiscitées par les consommateurs. Quant à la Conférence, également très connue des consommateurs, elle demeure un pilier du rayon. Les nouvelles variétés ne les remplacent pas : elles complètent l'offre. »
Une présence française renforcée grâce à la GMS
La diversification variétale contribue également à prolonger la disponibilité de l'origine France sur le marché intérieur, désormais alimenté au-delà de la fin janvier. Parallèlement, la distribution française joue un rôle crucial dans la valorisation de l'origine nationale et joue clairement le jeu de sa mise en avant : « Nous réalisons des relevés très précis en magasin : aujourd'hui, 90 % des références poires en rayon sont en origine France », souligne Vincent Guérin. Un engagement important des enseignes, qui permet d'amortir en partie la concurrence de l'Europe du Nord sur certaines variétés, souvent proposée à des prix plus bas.
Malgré quelques à-coups traditionnels liés aux offres concurrentes, les prix demeurent « stables et équilibrés », permettant de maintenir un cadre économique satisfaisant pour la filière. « Globalement, la campagne est plutôt bien orientée à l'heure actuelle, en espérant que cela continue ainsi ».
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Vincent Guérin
ANPP
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