La Nouvelle-Aquitaine occupe une place structurante dans la production hivernale de fruits et légumes français. Parmi ces cultures, la noisette, la noix et le cresson incarnent la diversité et la vitalité de la filière en hiver. La Nouvelle-Aquitaine représente la 1ère région pour la noisette avec 7 200 tonnes/an, soit 61 % de la production française ; la 2ᵉ région pour la noix avec 15 500 tonnes/an, soit 37 % de la production française et la 3ᵉ pour le cresson avec 646 tonnes/an, représentant 14 % de la production nationale.
© Kiwi de l'Adour
Mais l'emblème du savoir-faire agricole de la Nouvelle-Aquitaine demeure le kiwi. Avec près de 24 500 tonnes produites chaque année – soit plus de la moitié des volumes nationaux – la région est la première zone de production du pays, portée par un développement historique et une filière organisée. « Nous produisons du kiwi dans les Landes depuis les années 1960. Un savoir-faire régional reconnu par deux signes officiels : l'IGP Kiwi de l'Adour et le Label Rouge », précise Stéphane Trouilhet, producteur de kiwis en Nouvelle-Aquitaine. Aujourd'hui encore, cette production reste concentrée dans les vallées de l'Adour, de la Garonne et de la Dordogne, zones historiquement propices grâce à leur climat océanique.
Un développement structuré autour des producteurs de kiwis
Dès les années 1970, les premiers vergers se sont implantés en Dordogne (Domaine de Ribebon, GIE producteurs de kiwifruits de France - Mr Poylecot) et dans les Landes (Henri Pedelucq), avant de s'étendre progressivement. Cette dynamique s'est accompagnée de la création de structures de collecte et d'appui technique. « Les entreprises qui collectent les fruits – Scaap Kiwifruits de France, Cadralbret, Coop Vallée du Lot, Blue Whale, Sikig, Fruiport, La Pinède… – jouent un rôle essentiel pour maintenir le développement et accompagner l'arrivée de nouvelles variétés ou techniques », explique Stéphane Trouilhet.
Une production globalement stable malgré les pertes de vergers
Depuis trois ans, la production régionale se situe autour de 30 000 tonnes. Une stabilité obtenue malgré plusieurs épisodes d'inondations et des cas de dépérissement racinaire.
« Les pertes liées aux inondations de 2018 à 2020 ont conduit à arracher des vergers situés en zones trop humides. Des plantations nouvelles ont été réalisées hors zone inondable, avec des porte-greffes plus résistants à l'humidité », précise le producteur. À moyen terme, la filière anticipe une reprise progressive avec une production régionale qui « devrait pouvoir de nouveau atteindre les 40 000 à 50 000 tonnes ».
© Interfel Nouvelle Aquitaine Bien que le kiwi vert reste majoritairement présent, le jaune, le rouge et le mini-kiwi diversifient le verger néo-aquitain : « Le kiwi Hayward, variété verte, représente toujours la base de l'offre régionale, avec 70 % des volumes. Les kiwis jaunes progressent (25 %), tandis que le kiwi rouge (5 %) et le mini kiwi Nergi (2 %) restent des segments plus récents, mais tout de même présents ».
Campagne 2025 : un début jugé satisfaisant
Les premiers retours de la campagne en cours apparaissent encourageants. « Nous enregistrons de très bons résultats en mini kiwi Nergi en Allemagne et au Royaume-Uni. Nous avons un bon début de ventes de kiwis jaunes et rouges et le kiwi vert lancé début décembre trouve sa dynamique », indique Stéphane Trouilhet.
Côté consommation, chaque ménage français (2,15 personnes en moyenne*) achète environ 3 kgs de kiwis par an (source Kantarworlpanel). Des volumes qui témoignent de la place centrale de ce fruit star de l'hiver dans les achats du quotidien, et d'un « pouvoir d'achat qui reste stable pour les consommateurs de kiwis ».
Une concurrence active mais un marché bien positionné
Bien que la filière française doive composer avec les origines grecques et italiennes, historiquement présentes sur le marché européen, elle peut compter sur sa qualité pour se distinguer : « La concurrence existe, mais la qualité des kiwis français permet aujourd'hui une distribution satisfaisante, en France comme à l'export », analyse Stéphane Trouilhet.
Dans ce contexte, Interfel Nouvelle-Aquitaine poursuit ses actions de valorisation et de pédagogie auprès du public, notamment via la démarche « Jamais Trop Économe », qui vise à accompagner les consommateurs vers une consommation accessible de fruits et légumes frais.
