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La ministre de l'Agriculture a lancé les 'Conférences de la souveraineté alimentaire' hier à Rungis

Face à « la guerre agricole qui se prépare » Annie Genevard appelle au « Grand Réveil Alimentaire »

« Si nous sommes réunis ici c'est que la guerre agricole se prépare », a indiqué hier la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, en ouverture du lancement des Conférences de la souveraineté alimentaire et a appelé à un 'Grand Réveil'. L'objectif ? Elaborer un plan de production sur 10 ans pour « reconquérir notre souveraineté alimentaire ». Les syndicats agricoles, eux dénoncent pour la plupart, un simple coup de communication. Le gouvernement a également souhaité associer les citoyens à la démarche en mettant en place d'une consultation sur la plateforme Agora jusqu'au 31 décembre.

© Thomas Hubert

Des conférences prévues dans la loi d'orientation agricole de mars 2025
« La guerre agricole menace chaque jour un peu plus et il est temps d'agir », a déclaré la ministre faisant référence à l'actualité mondiale. « La guerre entre armées ramène avec elle la guerre des champs » : hausse des droits de douane, taxes... auxquelles s'ajoutent un durcissement des conditions de production « sécheresse inédite, inondations violentes, stress hydrique, nouveaux ravageurs. [...] C'est pourquoi toutes les grandes puissances inscrivent déjà leur agriculture dans des stratégies globales et volontaristes », prenant l'exemple des USA « qui multiplient les aides à la production et consolident leur leadership sur le maïs ».

Et alors que la balance commerciale agricole française pourrait être déficitaire en 2025, pour la première fois en près de 50 ans, la ministre a listé les « lames de fond » qui menacent l'agriculture française avec en tête « l'érosion de nos facteurs de production. Dans les 10 prochaines années un actif agricole sur 2 partira à la retraite ». La volatilité des prix ensuite qui se double d'une guerre des prix participant « inévitablement à renier la rémunération des producteurs ». A cela s'ajoute le poids des charges structurellement élevées (intrants, énergie, adaptation climatique, normes réglementaires...) « qui attaquent le revenu agricole ». Et enfin le dérèglement climatique « Qui changera considérablement le visage agricole français. » Autant de pressions « qui se lisent dans un indicateur, notre assiette ! 1 fruits et légumes sur 2 consommé en France est importé, 1 poulet sur 2, 60 % du miel, la moitié de la viande ovine, 80 % des produits halieutiques... »

Face à ce constat le gouvernement a donc lancé les conférences de la souveraineté alimentaire - prévues par la loi d'orientation agricole (LOA) votée en mars de cette année - qui doivent ainsi « porter une réflexion collective, qui aboutira à redessiner nos paysages et notre carte de production à horizon d'ici 10 ans ».

Des groupes de travail sectoriels
Ces conférences, qui s'étaleront sur plusieurs mois, réuniront l'ensemble de la chaîne alimentaire : agriculteurs, transformateurs, distributeurs, organisations professionnelles et interprofessions, ainsi que les partenaires institutionnels. Elles se déclinent à deux niveaux — national et régional — et s'organisent filière par filière : grandes cultures, élevage bovin et ovin, viandes blanches, viticulture, fruits et légumes, pêche et aquaculture. Sous l'égide de FranceAgriMer, plus de 200 professionnels seront mobilisés dans des groupes de travail « multi-filières » chargés de dresser un état des lieux et d'« établir une stratégie pour bâtir une production cohérente et viable à horizon dix ans ». Au niveau régional, c'est le préfet de région qui pilotera la déclinaison territoriale du dispositif. Un premier point d'étape est attendu dès février, lors du prochain Salon de l'agriculture, où seront présentées les premières conclusions. Pour assurer la coordination générale, le gouvernement a confié la mission à Ludovic Spiers, ancien directeur général d'Agrial. L'ensemble du processus doit s'achever à l'été 2026, avec une grande conférence nationale pour « marquer le lancement officiel d'une stratégie de souveraineté alimentaire ».

La FNSEA participera aux travaux mais pas à ce qu'elle qualifie d'« opération de communication »
Le syndicat agricole majoritaire, FNSEA, a dans un communiqué indiqué qu'il « réaffirmait son engagement à participer pleinement aux groupes de travail, où elle portera la voix des agriculteurs et sa vision d'une souveraineté reposant sur la production, la compétitivité et l'ancrage territorial » mais s'étonne « de la forme donnée à la séquence de lancement annoncée à Rungis. Cet évènement, organisé en début de semaine, alors que les responsables agricoles sont sur leur exploitation ou mobilisés par leurs engagements locaux, s'apparente davantage à une opération de communication qu'à un temps de travail partagé. […] Pour toutes ces raisons, et en concertation avec d'autres organisations professionnelles agricoles, la FNSEA ne participera pas à cette opération de communication ».

« Un mépris total de la profession » selon la Coordination rurale
La Coordination rurale en revanche avait annoncé qu'elle ne participerait pas aux groupes de travail, indiquant que ce « Grand Réveil alimentaire » était un mépris total de la profession ». « A l'heure où l'on nous parle d'une possible guerre, nous n'avons pas de stock alimentaire et nous n'aurions pas les moyens d'être autonomes. […] Après les grands débats et réunions répétitives, inutiles puisqu'ils n'ont pas été suivis de réformes concrètes, le « grand réveil alimentaire » d'aujourd'hui est un mépris total de la profession ! L'heure n'est plus aux discussions mais bel et bien à un réveil politique pour une réforme structurelle complète ». Le syndicat demande en urgence « la suspension du cadre réglementaire et la mise en place de mesures protectionnistes pour sauver les agriculteurs avec des boucliers énergétiques, fiscaux et sociaux ».

« Nous ne pouvons participer à cette mascarade du 'Grand Réveil Alimentaire' »
La Confédération paysanne avait également indiqué qu'elle ne participerait pas à « la grand-messe du 8 décembre ». « Le passage en force de la loi Duplomb est emblématique du piétinement par ce gouvernement de l'essence même de ce qui fait la souveraineté alimentaire », a -t-elle indiqué dans son communiqué. Elle dit attendre des « actes concrets à commencer par un non de la France à l'accord UE-Mercosur. « Au lieu de parader à Rungis, la Ministre de l'Agriculture devrait donc plutôt prendre un avion pour Bucarest afin de convaincre la Roumanie (sur le Mercosur) ce qui permettrait en l'état actuel des choses d'atteindre la minorité de blocage. Nous sommes à sa disposition pour lui payer son billet d'avion si nécessaire ».

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