Le début de la saison du chou-fleur a été assez compliqué. « Normalement, les producteurs entrent progressivement en campagne entre mi-octobre et mi-novembre, mais cette année nos producteurs ont commencé les récoltes un peu plus tôt et de façon concentré dès mi-octobre, compte tenu des conditions météorologiques », dit Gaëlle Juton de Prince de Bretagne.
De septembre à début octobre, le marché était assez porteur. « La sécheresse a eu des conséquences pour tous les bassins de production européens où on cultive normalement en été. Il y avait peu d’offre comparée à la demande et les cours étaient assez élevés. »
Il y a quelques semaines, le temps s’est rafraîchi. Il a commencé à pleuvoir partout en Europe. « Soudainement, il y a eu une offre excédentaire au niveau européen », dit Gaëlle. « Tous les pays qui ont une production d’été, comme la Belgique, la Hollande, l’Allemagne et la Pologne, avaient leur propre production à valoriser. En France aussi, nous avions beaucoup de marchandises. Maintenant, en fin du cycle, les cultures d’été arrivent et cela ouvre des débouchés à l'export pour le chou-fleur breton. »
Prince de Bretagne cultive et récolte des choux-fleurs toute l’année. La pleine saison commence en décembre et continuera jusqu’à la fin du mois d’avril.
La moitié des choux-fleurs de Prince de Bretagne sont exportés. L’autre moitié est destinée au marché français. « Avant, la majorité était exportée. Aujourd’hui, l’export a diminué un petit peu et l’écoulement en France se développe, » explique Gaëlle.
Promotion en France
Prince de Bretagne investit dans la promotion du chou-fleur auprès des français. Selon Gaëlle, le chou-fleur n’est pas encore très séduisant pour la jeune génération, qui souhaite des légumes faciles à cuisiner. De plus, il a une image assez traditionnelle. « Nous voulons donner au chou-fleur une image plus créative, jeune et festive. »
La marque des coopératives a fait une campagne avec L’Atelier des Chefs (site de recettes en ligne), qui a créé des recettes vidéo en ligne. Pour la dernière saison, 200 ambassadeurs ont été recrutés dans une campagne de marketing collaboratif pour découvrir la semoule de chou-fleur. Ces ambassadeurs étaient invités à récupérer des choux-fleurs en magasin, à tester des recettes et à partager leurs expériences avec leurs proches et sur leurs réseaux sociaux. « Grâce à ces 200 ambassadeurs, on a réussi à toucher plus de 240 000 personnes par le biais des réseaux sociaux et du bouche à oreille. »
La semoule de chou-fleur
Début janvier, Prince de Bretagne continuera sur une cible plus digitale et jeune avec le lancement d’une application de jeu pour smartphone. Le joueur incarne un producteur ou une productrice, il doit faire les bons choix tout au long du cycle de croissance pour récolter de beaux choux-fleurs et éco-responsables. Il peut aussi découvrir les recettes créatives autour du chou-fleur en associant les ingrédients pour débloquer les recettes.
Pâte à pizza au chou-fleur
Sur le marché Européen du chou-fleur d’hiver, on trouve trois grands acteurs : la France, l’Italie et l’Espagne. « L’Italie et l’Espagne ont le même climat méditerranéen. Les choux-fleurs y poussent pendant un cycle de 75-120 jours. En Bretagne, nous avons un hiver plus froid avec moins de lumière. Par conséquent, nous pouvons y cultiver des variétés avec un cycle plus long (90 à 280 jours). Notre chou-fleur est plus généreux et plus dense que les choux-fleurs italiens et espagnols, parce qu’il grandit lentement. Pour les pays méditerranéens, il était difficile jusqu’alors de cultiver le calibre 6. Pour nous, c’est vraiment le calibre par défaut. »
Gaëlle ajoute que les choux-fleurs bretons sont très peu traités. « Nous n’avons pas de problèmes d’insectes, comme en Europe du Sud, et on évite au maximum le traitement chimique grâce à des pratiques écoresponsables. De plus, on n’a pas d’irrigation et pas de stockage allant au-delà de 48 heures. »
Vers des produits encore plus durables
Aujourd’hui, le principal enjeu est de maîtriser la qualité des feuilles quand les conditions météorologies sont trop humides sur de longues durées. La pomme est protégée par ces feuilles et ne connait donc pas de souci de qualité. Pour optimiser l’itinéraire cultural, les producteurs ont donc développé un chou-fleur effeuillé et protégée dans une housse. Cette présentation permet aussi d'améliorer le transport. L’impact environnemental est donc plus favorable. Les producteurs sont ouverts à relancer ce projet.
Pour plus d'informations :
Gaëlle Juton
Prince de Bretagne
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