Dans le sud de la France, les 230 membres de la coopérative Rougeline cultivent 340 hectares de tomates, fraises et concombres sous serre. En comparaison, 700 hectares de salades, kiwis, tomates et blé sont plantés en terre.
Pour la coopérative, il s’agit de défendre les intérêts français : « Il y a un marché, il faut le fournir. Je préfère un consommateur qui achète une tomate française en mars ou avril, plutôt qu'une tomate marocaine ou espagnole », tranche Bruno Vila, président de Rougeline, basé à Saint-Cyprien, dans les Pyrénées-Orientales. En effet, le coût de la main d’œuvre est de 12,50 euros de l'heure, contre 2 à 4 euros en Andalousie et de 7 euros la journée au Maroc.
Les serres sont mécanisées et les techniques d'assistance des tâches exploitées au maximum, notamment grâce à des chariots électriques et hydrauliques, et à la culture sur gouttières suspendues. La coopérative possède un partenariat avec la start-up Syha, qui a développé un prototype de robot muni d'une pince à deux doigts capable de cueillir des tomates, et avec l'AOPN Tomates et Concombres de France qui doit faire émerger des solutions nouvelles d'ici à 2022.
Une serre coûte à l'hectare entre 700 000 euros et 1,4 million d’euros. L’équipement, quant à lui a une durée de vie de 25 à 30 ans. Les rendements moyens sont de l'ordre de 400 tonnes par hectare en tomates grappes et 200 tonnes en tomates cerises. Pour le plein champ, le rendement est inférieur, autour des 80 tonnes par hectare en tomates rondes. Ces résultats s’expliquent par une période de récolte plus longue : de 5 à 8 mois sous serre, de 2 à 3 mois en plein champ.
Vu que la majorité des cultures se fait hors-sol, ils ont accès au label Zéro résidu de pesticides et non au label bio.
Regroupant 230 exploitations agricoles, Les Paysans de Rougeline ont produit 90 000 tonnes de fruits et légumes l'an dernier, pour un chiffre d'affaires de 123 millions d’euros.
Source : lesechos.fr