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Christian Befve, Befve & Co :

« Nous avons encore l’espoir que la consommation d’asperges augmente »

Dans un contexte de crise où la demande délaisse certains produits de saison au profit de denrées stockables, les asparagiculteurs tentent de retarder au maximum la sortie de cette pousse printanière d’habitude tant attendue. « Cette année, l’asperge est arrivée globalement en avance, d’une quinzaine de jours à un mois suivant les régions. En termes de consommation, ces trois dernières semaines ont été extrêmement difficiles pour le secteur. Les consommateurs se sont focalisés sur des denrées non périssables délaissant les produits frais tels que l’asperge », explique Christian Befve, expert de renommée internationale sur l’asperge, fondateur et gérant de l’entreprise de consulting Befve & Co.


 
Mais malgré cette situation particulièrement sombre pour bon nombre de producteurs, Christian garde l’espoir de voir la consommation augmenter : « Il semblerait que des enseignes de la grande distribution organisent des promotions cette semaine. Ce qui aurait pour conséquence nous l’espérons, de dynamiser la consommation d’asperges. Par ailleurs, si nous nous référons à la situation en Italie et en Espagne, après l’engouement qu’il y a eu pour des denrées telles que le riz, les pâtes, les pommes de terre ou les carottes, le consommateur s’est de nouveau tourné vers les produits frais, à cuire, à peler et locaux. Nous espérons donc observer le même phénomène en France ».



« Les asparagiculteurs tentent de freiner leur production »
D’après Christian, la saison de l’asperge en France accuserait une diminution de 40 à 50 % de la production par rapport à l’année dernière. « Face à une demande qui n’est pas du tout à la hauteur, les producteurs tentent de freiner au maximum la sortie des asperges. C’est notamment ce qu’il se passe dans le Sud-Ouest et le Sud-Est qui sont actuellement en plein pic de production. Or, la diminution de la production entraîne une augmentation des coûts de revient. A cela s’ajoute la problématique de trouver de la main-d’œuvre qui, provenant majoritairement d’Europe de l’Est, éprouve des difficultés à traverser l’Allemagne. De plus, les mesures sanitaires imposées dans les stations de conditionnement divisent par deux la capacité de triage de nos machines électroniques. Ce qui représente, là encore, un gros handicap, puisque les coûts de conditionnement augmentent. Mais malgré cela, les prix de vente se situent environ 50 % plus bas que ceux de l’année dernière à la même époque ».


Au Pérou, photo prise lors d'une précédente saison
 
« La crise du coronavirus concorde exactement avec la saison des asperges »
Afin de limiter les coûts, certains producteurs ne récolteront même pas leurs asperges, habituellement destinées à une clientèle de professionnels de l’alimentation tels que les marchés forains ou la restauration. « A supposer que la crise du coronavirus dure encore deux mois, elle concorde exactement avec la saison des asperges. Et la situation va s'empirer avec l'interdiction qui commence aujourd'hui des ventes sur les marchés forains où bon nombre d'asparagiculteurs allaient vendre directement leurs asperges ». 

« C’est une situation catastrophique pour les producteurs. Ceux qui se situent au Nord de la Loire et qui ne sont pas encore dans leur pic de production ont l’espoir que la consommation augmente, mais les autres vont malheureusement faire face à une saison catastrophique. Même si certains en polyculture pourront éventuellement compenser une partie des pertes sur les autres cultures, tout ne sera pas rattrapable, lorsque l’on sait qu’un hectare d’asperges équivaut environ à une centaine d’hectares de maïs en termes de rendement économique. Et concernant les 10 % environ de producteurs qui ont pour seule activité l’asparagiculture, ils se retrouvent vraiment dans une situation critique. Car si aucune aide n’est prévue pour les soutenir, certains seront forcés de déposer le bilan », raconte Christian.


Au Pérou

« La grande distribution simplifie son offre qu’elle privilégie en flow-pack »
Ainsi, pour tenter de limiter les pertes, certains producteurs font de la vente à domicile alors que d’autres viennent directement participer à la mise en rayon dans les grandes surfaces afin de pallier le manque de collaborateurs. « Les supermarchés font eux aussi face à une problématique de main-d’œuvre. Voilà pourquoi ils ont préféré mettre sur le marché de gros volumes et limiter les références disponibles. Il ne risque pas d’y avoir plus de trois références dans l’asperge cette année, de la verte, de la blanche et de la violette sans différenciation de calibre ».
 
Alors qu’il y a peu, le vrac était avancé comme solution privilégiée dans la guerre contre le plastique, la crise sanitaire aurait complètement bouleversé la situation : « Pratiquement toutes les commandes maintenant concernent des bottes ou du flow-pack. Le vrac pour cette saison, c’est terminé. Le consommateur fait un retour en arrière, où la problématique liée au plastique passe désormais au second plan, après la survie ».
 
« Avec ces promotions maintenues en magasin, Pâques et la fête des pères qui arrivent correspondant traditionnellement à des périodes de consommation d’asperges, nous gardons espoir que la consommation décolle enfin », conclut Christian.


 
A propos de Befve & Co 
La société Christian Befve & Co assure le suivi technique de 30 % de la production mondiale d'asperges. Œuvrant depuis plus de 50 ans dans le développement de l’asparagiculture au niveau mondial, Christian et son équipe effectuent un accompagnement personnel et confidentiel de chaque producteur d’asperges, blanches, vertes ou violettes. Leur intervention s’étend de la production à la mise en marché en passant par le conditionnement.
 
Pour plus d'informations :
Christian Befve
Christian Befve & Co
[email protected]  
www.befve.com