En Haute-Vienne, environ quarante agriculteurs ont déposé des demandes d’autorisation de création de réserves d’eau pour irriguer leurs cultures en période de sécheresse. « Si je n’avais pas mes trois réserves d’eau, j’aurais bien du mal à maintenir ma production chaque été », s’exclame Joannes Knies, producteur de plants de pommes de terre à Dompierre-les-Églises. Chacune couvre approximativement 1 000 m² au sol, et assurent une réserve totale d’eau de 5 500 m³. Ces réserves sont une véritable soupape de sécurité en ces temps de sécheresse.
« Ces réserves d’eau dites « non connectées » à la rivière ou aux cours d’eau se remplissent l’hiver grâce aux écoulements », explique l’agriculteur. « Il n’y a aucune incidence sur le niveau des cours d’eau l’été. Au contraire, car je ne pompe plus l’eau. En hiver, cette eau d’écoulement perdue serait partie à la mer. J’envisage même d’en creuser une quatrième pour irriguer mes cultures de trèfles violets qui végètent en été à cause du manque de pluie. »
Si la chambre d’agriculture de la Haute-Vienne semble aller dans le sens du stockage de l’eau, certaines associations de défense de l’environnement ne partagent pas cette idée, accusant ce type d’installations de saccager la ressource en eau en pompant dans les nappes phréatiques.
Malgré ces affrontements, « les services de la chambre accompagnent les agriculteurs dans leur démarche », explique Bertrand Venteau de la Coordination Rurale. L’investissement pour fabriquer un système de stockage est en effet assez onéreux. Il faut compter 100 000 € pour une réserve de 25 à 30 000 m³ avec une pompe électrique (15 000 €) et une tuyauterie enterrée ; à laquelle il faut ajouter les taxes sur l’eau et la consommation électrique de la pompe.
Source : lepopulaire.fr