Alors que Bio c’Bon rencontrait déjà des difficultés économiques avant la crise sanitaire, cette dernière à accéléré le déclin de l’enseigne. Mardi dernier, elle a annoncé avoir été placée en redressement judiciaire. Les éventuels repreneurs ont désormais jusqu'au 16 septembre pour se faire connaître.
Malgré la hausse des ventes dans le bio relevée par l’Agence Bio en 2019 et 8 % de nouveaux acheteurs pendant le confinement, l’enseigne n’a pas réussi à maintenir le cap au niveau de ses résultats. Les « mouvements sociaux qui ont significativement affecté les centres-villes où nos magasins sont majoritairement installés », et l’« accroissement de la concurrence de la grande distribution sur le marché de la consommation biologique » sont les principales raisons données pour le déclin de l’enseigne.
Le groupe Bio c’Bon, aux 158 magasins en propre et 1 500 salariés, a dû être placé en redressement judiciaire afin de permettre « aux différents acteurs qui avaient manifesté un intérêt pour notre enseigne de remettre une offre de reprise formelle », explique dans un communiqué Thierry Chouraqui, président de l’entreprise.
Ce dernier s’est voulu « positif » quant à l’avenir de l’enseigne et de ses salariés « car les multiples marques d'intérêt qui se sont manifestées semblent rassurantes ». Un sentiment que partage Yves Marin, expert du secteur de la distribution au sein du cabinet de conseil Bartle : « Il peut s'agir de grandes surfaces spécialisées, pour une consolidation, mais aussi de grandes surfaces alimentaires » intéressées « par les emplacements, par la perspective d'acquérir du savoir-faire bio, des méthodes d’approvisionnement… ». Carrefour, Casino, Biocoop, La Vie Claire et Naturalia seraient intéressés.
Le groupe familial Zouari, actionnaire de référence de l'enseigne de surgelés Picard et l'un des principaux franchisés de Casino, serait pour l’instant en tête de liste. En effet, il avait annoncé être entré en négociations avec Bio c’Bon en juin pour acquérir « l'activité France de l’enseigne », avant de déposer une offre de reprise de « l'ensemble des actifs du groupe ».
Certains repreneurs restent prudents car l’entreprise compte des investisseurs privés à son capital depuis 2018, suite à une opération de Marne & Finance, également dirigée par Thierry Chouraqui. L'Autorité des marchés financiers (AMF) avait alerté les conseillers en investissements financiers sur « les risques encourus » de ces offres « sans s'être assurés que leurs clients sont suffisamment avertis ».
Source : latribune.fr