Lors des fortes précipitations qui s’abattent sur l’île, les maraîchers du fenua qui ne travaillent pas sous serre peuvent voir leur production baisser jusqu’à 60 % sur certains légumes.
« C’est vrai qu’il y a des pertes et des dégâts. Ce n’est pas sur tous les légumes, mais c’est surtout sur les courgettes, les concombres et les pota », confie Vateti Tavaearai, directrice d’une exploitation agricole qui emploie une vingtaine de travailleurs et occupe 45 hectares sur les plateaux de Taravao. « Quand c’est la saison des pluies, on a 70 à 80 % de pertes. On est en pénurie de légumes. Quand il y a trop d’eau pour les concombres, les courgettes, cela abîme les racines et le fruit pourrit. Et quand la plante commence à ne plus avoir de racines, elle meurt ».
C’est par la diversification que l’exploitation fait face aux pertes lors de ces fortes précipitations. Elle a même triplé sa production grâce à cette technique. « On a juste besoin d’eau pour le nettoyage et l’arrosage des semis, des petites pousses, mais sinon on n’en a pas besoin dans tous les champs. Sur les 45 hectares, on n’a pas d’installation d’eau. Il y a l’humidité, il y a la fraîcheur, et comme le matin et le soir il fait frais, on n’en a pas besoin », explique la directrice. « On a cherché un moyen pour avoir moins de pertes : on a monté une serre pour les tomates, on a aussi fait des ombrières pour les courgettes et les concombres pour qu’ils ne soient pas abimés par temps pluvieux ».
Malgré les pluies et la situation autour du coronavirus, les producteurs locaux affirment qu’ils sont capables de nourrir l’ensemble de la Polynésie. Ils demandent cependant à ce que l’agriculture soit considérée comme une priorité par les pouvoirs publics.
Source : tntv.pf