C’est toute l’année que Pascal Delahaye, gérant de l’entreprise Le Jardin de Rabelais, produit une gamme de tomates gustatives dont la fameuse tomate cerise en grappe. Un travail de producteur qui se heurte de plus en plus au défi énergétique que connaît la filière agricole. « L’énergie représente un gros challenge. Aujourd’hui, il faut être très bon producteur pour pouvoir produire dans ces conditions où le prix de l’énergie a atteint un tel niveau ».
Pascal Delahaye
Une augmentation des coûts énergétiques…
Une réalité d’autant plus marquée lorsque l’on produit sous serre 12 mois sur 12 : « Nous avons 8 serres qui représentent environ 20 hectares. Une surface plus importante qu’elle ne fut par le passé et qui nous permet de travailler de manière plus extensive notamment en faisant de la rotation. Mais il faut tout de même de l’énergie et du gaz pour éclairer et chauffer les serres si l’on veut avoir de la production toute l’année. Pour ce qui est du gaz, avec un système de cogénération, une gestion très fine, nous arrivons pouvons aboutir à des coûts de chauffage modérés. Mais concernant l’éclairage, nous subissons ces hausses de plein fouet, qui ont triplé depuis 2021. Nous avons donc optimisé les heures d’éclairage et ajusté nos plannings pour réduire les coûts, mais au bout du compte, moins d’éclairage c’est moins de production ».
… difficilement répercutable sur le prix de vente du produit
Une situation loin d’être évidente, puisque ces coûts ne peuvent pas être répercutés sur le prix de vente du produit : « Nous avons légèrement augmenté le prix de nos produits en 2022, mais cette augmentation ne couvre évidemment celle des dépenses en énergie.
A un moment donné il devient impossible d’augmenter le prix de la tomate au-delà d’un certain seuil car sinon, elle ne se vend pas ».
Une baisse du pouvoir d’achat peu impactante pour les produits premium
Quant à la production, elle est normale pour cette période de l’année. « Pour l’instant, nous n’avons pas à nous plaindre. Le marché tire normalement, ce qui correspond à nos attentes pour fin mars. Nous tournons à plein régime et n’avons pas de stock. Et en ce qui concerne la consommation, nous n’avons pas réduit nos ventes de notre produit phare, la tomate cerise gustative, qui sont restées stables par rapport aux années précédentes. A partir du moment où on travaille dans le premium, la baisse du pouvoir d’achat est peu impactante. Même si l’on sent évidemment qu’il y a des tensions sur le marché ».
Si Le Jardin de Rabelais vend principalement ses produits en France sous la marque « Le Jardin de Rabelais », « Les petites chéries » ou encore en MDD via deux canaux de distribution que sont les grossistes et la GMS, l’entreprise exporte également ses produits en Allemagne, au Luxembourg et occasionnellement en Grande Bretagne.
Pour plus d’informations :
p.delahaye@lejardinderabelais.fr