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Marché mondial : la tomate

Le marché mondial de la tomate affiche une dynamique contrastée, avec des tendances de production, de superficies et de prix très différentes selon les régions. Aux Pays-Bas, les surfaces dédiées à la culture devraient encore progresser en 2025, tirées par les segments des tomates en grappe et des tomates cerises, tandis qu'en Belgique, elles sont en recul. Les prix enregistrés dans les ventes aux enchères belges sont restés globalement conformes à la moyenne des cinq dernières années, avec des flux d'exportation stables vers l'Espagne.

En Italie, la production en Sicile s'annonce abondante, notamment pour les tomates cerises. Toutefois, les prix demeurent faibles et couvrent à peine les coûts de production. Sur le marché de gros, les tarifs sont relativement stables d'une variété à l'autre, même si les écarts restent les plus marqués pour les tomates cœur de bœuf et les tomates prunes. En Allemagne, les prix intérieurs évoluent sous la moyenne en raison d'une offre abondante en provenance des Pays-Bas, de la Belgique et de la Pologne. Les importations marocaines en petits conditionnements trouvent facilement preneur, tandis que les tomates turques ont quasiment disparu des étals.

En Espagne, la nouvelle campagne démarre avec des volumes plus limités et des superficies réduites. Les prix restent toutefois soutenus, portés par une offre maîtrisée et une moindre pression des maladies. En France, en revanche, le marché de la tomate subit la faiblesse de la consommation, qui maintient les prix à des niveaux non-rentables pour les producteurs.

© Viola van den Hoven-Katsman | FreshPlaza.fr

En Amérique du Nord, l'offre américaine se resserre à mesure que les saisons locales touchent à leur fin, alors que le Mexique et le Canada assurent la continuité des disponibilités. La demande reste toutefois inférieure à celle des années précédentes. Par ailleurs, un droit de douane de 17 % s'applique désormais aux tomates mexicaines, conséquence de la fin de l'accord de suspension.

En Afrique du Sud, les prix des tomates ont chuté brutalement pour atteindre 0,26 €/kg, malgré une baisse de la production liée au recul des volumes dans la région du Limpopo. Le pouvoir d'achat affaibli des consommateurs continue de peser fortement sur le marché. Au Maroc, la campagne de tomates rondes connaît un retard en raison du froid et du développement lent des cultures, alimentant les incertitudes pour les producteurs.

Pays-Bas : prix stables, surfaces en hausse
Le printemps a été particulièrement ensoleillé, suivi d'un été parfois très chaud et sec. À l'approche de l'automne, les pluies sont revenues. Dans les cultures non éclairées, la saison touche à sa fin, et les producteurs s'efforcent de faire mûrir les dernières tomates avant de passer à d'autres cultures. Les producteurs de tomates précoces ont déjà effectué ce changement et leurs serres sont à nouveau pleines. Quant aux cultures automnales, elles devraient entrer en production autour de Noël.

Les producteurs doivent encore s'habituer à travailler avec les variétés résistantes au virus ToBRFV, bien que des solutions soient désormais disponibles dans presque tous les segments. Ces nouvelles variétés, souvent plus végétatives, se révèlent légèrement moins productives que leurs prédécesseurs non-résistants. Toutefois, les entreprises de sélection continuent d'améliorer leurs programmes, permettant de retrouver progressivement les niveaux de rendement d'avant l'apparition du virus.

Parallèlement, la tendance est à l'intensification de la production. Agro Care s'impose comme le leader incontesté des surfaces, surtout depuis sa fusion avec CombiVliet l'an dernier. Même l'effondrement d'une serre (actuellement en reconstruction) n'a pas freiné sa progression. Plusieurs producteurs, dont Agro Care, développent également des projets en Afrique du Nord. Schenkeveld et The Valley collaborent dans le cadre du projet Callystar autour des tomates snack, tandis qu'en Belgique, Den Berk Délice poursuit son développement.

Aux Pays-Bas, la superficie consacrée à la tomate devrait croître de 180 hectares en 2025 pour atteindre 1 910 hectares. Les tomates en grappe dominent avec 1 020 hectares (+100), suivies par les tomates en vrac (370 hectares, +40) et les tomates cerises (520 hectares, +40). En Belgique, en revanche, les surfaces se contractent de 3 %, en grande partie à cause de l'arrêt de producteurs, tandis que les coûts élevés et les réglementations freinent la construction de nouvelles serres.

Cette saison, les prix des ventes aux enchères belges (référence essentielle) sont restés globalement alignés sur la moyenne des cinq dernières années, à l'exception d'une brève hausse mi-août. Les exportations estivales de tomates des Pays-Bas et de Belgique vers l'Espagne ont de nouveau été significatives. Face aux difficultés croissantes des producteurs espagnols à cultiver dans des conditions de chaleur extrême, les serres high-tech néerlandaises et belges offrent un avantage compétitif décisif.

Italie : production solide en Sicile, dynamique des prix contrastée
En Sicile, les dernières semaines ont été globalement favorables à la production, dominée par les tomates cerises. Les conditions climatiques se sont montrées propices, hormis une vague de chaleur à la fin juillet, permettant d'obtenir de bons rendements. Mais sur le plan commercial, la situation reste tendue : les prix oscillent entre 1,30 et 1,40 € le kilo, un niveau qui couvre à peine les coûts de production.

Sur les marchés de gros italiens, les tarifs demeurent relativement stables, mais varient selon le type et l'origine. Les tomates cerises locales se vendent entre 2,20 et 2,50 €/kg, les tomates prunes entre 2,50 et 3,00 €/kg. Les tomates cœur de bœuf s'échelonnent de 1,20 à 1,40 €/kg pour les gammes standards à plus de 2,20 à 2,30 €/kg pour les catégories premium. Les tomates rondes en grappe, qu'elles soient italiennes ou importées des Pays-Bas, se situent entre 1,50 et 1,70 €/kg, les rouges étant légèrement plus valorisées que les vertes. Les tomates allongées pour sauces et les tomates côtelées affichent les prix les plus bas, entre 0,60 et 1,10 €/kg.

Selon YouGov, 92 % des foyers italiens achètent des tomates, dont 9 sur 10 sous forme de produit frais. L'immense majorité privilégie les supermarchés (72 %), suivis par les enseignes discount (près de 60 %), tandis que les hypermarchés, marchés et primeurs perdent du terrain. Si les tomates se consomment toute l'année, la période allant de mars à septembre concentre le pic des achats.

Allemagne : des prix inférieurs à la moyenne
La saison 2025 a débuté avec des prix relativement bas pour la production nationale, qui restent encore aujourd'hui en deçà de la moyenne. L'offre néerlandaise et belge domine le marché des tomates en grappe, avec des disponibilités supérieures à la demande, ce qui pèse sur les prix. Pour les tomates rondes, la montée en puissance des produits polonais sur les marchés de gros entraîne une pression accrue sur les concurrents belges. Dans le même temps, les importations turques ont nettement reculé, voire disparu du marché, tandis que les produits marocains, proposés en petits conditionnements et à bas prix, rencontrent un franc succès.

Espagne : surfaces en recul, mais prix stables
La campagne d'exportation démarre avec des volumes modestes, les disponibilités plus conséquentes n'étant attendues qu'à partir de la mi-octobre. À Almería, les surfaces devraient reculer de 2 % (-150 ha), pour atteindre 8 050 hectares, tandis que la production de tomates de spécialité progresse.

La campagne 2024/2025 confirme une tendance positive pour la troisième année consécutive, avec d'excellents résultats pour toutes les catégories, malgré la hausse des coûts de main-d'œuvre, un contexte géopolitique tendu et le retour à des calendriers de production normaux en Europe centrale.

Les prix se maintiennent à des niveaux élevés, supérieurs à ceux de la saison précédente. La baisse de l'incidence des maladies virales, liée à l'utilisation croissante de variétés résistantes, a permis de stabiliser l'offre. Au Maroc voisin, la progression du virus de la rugosité de la tomate, d'abord détecté à Souss-Massa puis à Dakhla (deux zones clés de production), a pu créer des opportunités supplémentaires pour les exportateurs espagnols.

France : la faible consommation pèse sur les prix
En France, le marché de la tomate souffre d'une consommation particulièrement faible. L'équilibre entre l'offre et la demande reste fragile : si l'offre n'est pas excessive, elle demeure trop élevée au regard de la faiblesse de la demande, ce qui entraîne des prix très bas. Certains opérateurs ont vendu des tomates extra-grade entre 0,90 € et 1 € la grappe, des niveaux loin d'être rentables pour les producteurs.

Cette atonie de la consommation s'explique par l'absence de promotions, mais aussi par les grèves qui ont encore ralenti l'activité commerciale. Le climat morose, tant sur le plan politique qu'économique, ainsi qu'un été maussade, ont également pesé sur la demande. La qualité des produits reste cependant jugée satisfaisante.

Amérique du Nord : fin des saisons locales, faiblesse de la demande et nouveau droit de douane
Aux États-Unis, l'offre de tomates devrait se resserrer avec la fin progressive des saisons locales. En cette période de l'année, les récoltes tardives de régions comme le Michigan, le New Jersey et le Tennessee se poursuivent jusqu'aux premières gelées.

Les importations mexicaines sont restées régulières, tandis que le Canada a approvisionné la côte Est avec des volumes considérables, notamment en tomates de serre. Cette disponibilité a permis de soutenir l'offre en tomates rondes et en tomates Roma, même si les tomates grappes restent les plus abondantes, avec des prix plus faibles.

À mesure que les saisons locales s'achèvent, les prix repartent à la hausse et devraient continuer à se raffermir. Toutefois, la demande reste historiquement basse, décrite comme la plus faible depuis plusieurs années. Une reprise est attendue lorsque les conditions climatiques mettront fin à la saison dans le Midwest et sur la côte Est.

Entre fin octobre et mi-novembre, avant que la Floride n'entre en production, l'essentiel de la demande sera couvert par les tomates mexicaines, désormais soumises à un droit de douane de 17 % après la résiliation de l'accord de suspension entre les États-Unis et le Mexique.

Afrique du Sud : des prix en chute malgré des volumes réduits
Le gel de juillet a fortement affecté les volumes disponibles en août, provoquant une réaction immédiate des prix qui ont atteint un pic, rappelant les niveaux élevés enregistrés depuis la période COVID. Mais cette année marque un retour à des niveaux plus bas, proches de ceux d'avant-crise. La semaine dernière, les prix ont brusquement chuté à R5,35/kg, soit 0,26 €/kg.

Sur l'ensemble de 2025, les volumes de tomates sont restés faibles en raison de la baisse de production dans le Limpopo. Certains producteurs du Cap ont toutefois continué à alimenter le marché en juillet, tandis qu'un producteur namibien a pu reprendre ses exportations après avoir remporté un recours sur son permis d'importation.

Malgré cette offre réduite, les prix restent déprimés sous l'effet du ralentissement économique. « Les consommateurs ne sont pas disposés à payer davantage pour l'alimentation ; ils n'en ont tout simplement pas les moyens », observe M. Potgieter.

Maroc : une campagne retardée par le froid
La campagne marocaine de tomates rondes devrait accuser un retard de 15 à 20 jours, conséquence d'un climat froid et d'un ensoleillement insuffisant dans la région d'Agadir, qui ont freiné la croissance des plants et provoqué une pénurie de jeunes plants sains. La situation est aggravée par les difficultés d'importation des semences et la saturation des pépinières, laissant les producteurs hésitants entre l'usage de variétés traditionnelles et celui de variétés résistantes au virus ToBRFV.

Ce retard concerne surtout le cycle classique des grosses tomates rondes, tandis que les variétés segmentées et les rondes précoces ne sont pas affectées. Sur le plan commercial, il pourrait même constituer un atout. Comme l'explique un exportateur : « Les conditions météorologiques en Europe ont jusqu'ici été favorables, avec une production satisfaisante en volume comme en qualité. Le marché reste calme et la préparation des acheteurs pour la nouvelle campagne apparaît moins pressante que les années précédentes. »

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