En mai 2017, le premier conteneur a été reçu dans le nouvel entrepôt de Cool Port Rotterdam aux Pays-Bas. En septembre, nous avons donc pu assister à l'ouverture officielle du prestigieux entrepôt frigorifique de la rive sud du port de Rotterdam. « Maintenant, plus de 16 mois plus tard, nous sommes obligés de conclure que nous n’avons pas pris un bon départ en raison de l’ADP et de divers facteurs complexes. » Marco Vermet nous a évoqué les retards qu'il y a pu avoir dans les terminaux à conteneurs qui ont affecté l’entrepôt frigorifique ainsi que tout le système informatique qui a du être mis en place. Selon lui, cette « mauvaise » période est maintenant presque terminée. D'ailleurs il voit même l'avenir de manière très positive.
« Nous nous attendions à devoir rafraîchir un peu nos connaissances. Lorsque des problèmes surviennent à l’intérieur même des terminaux, cela affecte également le reste du processus. Vos propres processus, tels que par exemple l'informatique, doivent également être mis en place. Tout doit être fait en même temps, car sinon tout ça se transforme en quelque chose de très compliqué. Cela peut être par exemple comparé à un essai sur un bateau : lors de son premier voyage, les appareils doivent encore être correctement réglés. Notamment, le pont du bateau doit être mieux régulé au cas où il y ait une grosse tempête pour éviter que le bateau soit trop fortement secoué », résume Marco. Les problèmes externes ont affecté l’entrepôt frigorifique, de sorte que les accords ne pouvaient pas toujours être réalisés.
Décharger le conteneurs à l'aide des barges
La plus grande partie des terminaux à conteneurs de Rotterdam ont été transférés dans la Maasvlakte car les bateaux sont en train de devenir de plus en plus grands. Ces géants de la mer sont maintenant simplement trop gros pour pouvoir entrer dans le port. Il a donc fallu créer un espace tout le long de la rive sud, donnant à Kloosterboer l’opportunité de réaliser un rêve longtemps chéri : la construction de Cool Port. « L’emplacement est tout simplement idéal », a expliqué Marco en indiquant qu'il y a de très bonnes connexions fluviales grâces aux barges ainsi que de bonnes connexions ferroviaires avec le chemin de fer juste à l’arrière et l’autoroute A15 à deux pas. « Dans le passé, il y avait de nombreuses entreprises de produits frais qui se trouvaient du côté nord du port, cependant les infrastructures y sont beaucoup moins bonnes. En se concentrant sur la carte, il devient évident que le cœur du port se trouve maintenant du côté sud » , explique-t-il.
« En raison des embouteillages qu'il peut y avoir sur les routes, nous souhaitons pouvoir vider les conteneurs grâce à des barges », explique Marco. Les bateaux de navigation intérieure, comme les péniches et les barges, peuvent transporter de 15 à 150 conteneurs à la fois, c'est donc une solution beaucoup plus écologique et économique que les camions. Cependant, Les camions sont bien plus performants que les péniches en ce qui concerne la vitesse car après avoir fait des tests, lorsque les deux modes de transport partent en même temps, le bateau arrive premier. « En général, la situation est différente dans la pratique, car les péniches bénéficient d’un traitement préférentiel pour le déchargement de navires de haute mer. » Une fois les conteneurs déchargés, ils sont transférés dans un des dépôts situés à proximité. « Nous essayons également de coupler importation et exportation, de sorte qu’un conteneur puisse être utilisé pour l'exportation dès qu'il a été déchargé. » Le flux des importations est principalement constitué de fruits, tandis que le flux d’exportation est principalement constitué de produits congelés tels que par exemple des frites.
« Concept intéressant »
Cool Port compte 40 000 emplacements pour les containers, dont environ un quart a été mis en place pour la réfrigération. L'énergie nécessaire au refroidissement provient, entre autres, de panneaux solaires que nous avons installés sur le toit. « Nous sommes avantagés sur plusieurs points, premièrement car nous sommes dans un carrefour avec un gros flux de marchandises. C’est un avantage majeur que nous avons par rapport aux autres centres commerciaux », explique Marco. « Les entreprises commerciales sont très intéressées par le concept, en partie parce que les coûts de transport y sont moins élevés. » Ce n’est pas seulement l’emplacement idéal dans le port de Rotterdam qui est favorable, Cool Port offre également à ses clients un « service tout-en-un ». En effet comme l'affirme Marco, nous offrons plusieurs services comme le dédouanement, les compensations intérieures ainsi que les inspections de qualité de KCB. « Nous pouvons tout faire », dit-il. Au premier étage, au-dessus des quais de chargement, se trouve Cool Port Packing. Ce département de l'entreprise emballe les produits selon les souhaits du client.
Bien que le cœur du bâtiment se trouve à l’avant, la où les conteneurs sont chargés et déchargés, la où les produits sont emballés et triés et la où il est possible de trouver des bureaux, l’arrière du bâtiment est en effet moins occupé, mais est tout aussi important. En effet, on y trouve vingt-quatre halls équipés d'étagères mobiles de cinq étages et d'un système de transport intégré : c'est ici que se trouvent les palettes contenant les produits. « Nous avons l'espace nécessaire, mais nous avons dû être intelligents afin d'utiliser cet espace de manière optimale. » Les préparations de commandes sont guidés par un écran d'ordinateur qui limite autant que possible le nombre de chariots élévateurs.
Pour réduire le temps de traitement, les signatures dans les camions se font de manière automatique. Le transporteur annonce un camion, puis le chauffeur se présente avec un permis d'entrée au portail. Lorsque le camion est à la porte, le système de préparation de commandes s'active automatiquement pour préparer les produits. Cette technique est déjà très utilisée dans d'autres secteurs, mais elle est toute récente dans le secteur des produits frais. « Grâce à ce système nous sommes vraiment en avance en ce qui concerne le refroidissement et la congélation. Dans un monde idéal, nous arrivons à réduire les délais de traitement de cette façon, mais en pratique, il s'avère que c'est beaucoup plus difficile.
Retards dans le terminal
Marco mentionne que ce sont principalement des facteurs externes qui ont joué un rôle depuis l'ouverture de l'entrepôt frigorifique. « La logistique aux Pays-Bas a beaucoup changé, de sorte que les terminaux ne fonctionnent pas de manière optimale », explique-t-il. Les retards de bateaux, les cyberattaques, les ralentissements et les grèves dans les terminaux ont entraîné des retards dans le déchargement des conteneurs. En effet la barge, qui devait arriver sur plusieurs terminaux pour récupérer divers conteneurs, est arrivée à Cool Port avec du retard. De plus, les terminaux ont parfois du mal à gérer les énormes quantités de conteneurs arrivant en même temps, en raison du nombre plus important d’immenses bateaux ainsi que par des alliances faites avec des compagnies de transport. « En raison de cette augmentation à tous les niveaux, les terminaux deviennent très rapidement encombrés », explique Marco.
« En raison de ces facteurs externes qui nous dérangent, notre entrepôt a été réorganisé différemment », indique Marco. Cependant, les facteurs externes ont également affecté les chaînes de logistiques. « GroentenFruit Huis, associé au Rotterdam Port Authority et d’autres parties intéressées ont créé un groupe de discussion auquel nous participons également afin d'éviter des retards et de dialoguer au mieux concernant les terminaux. » L’une des solutions pour Cool Port est la connexion point par point depuis le terminal à conteneurs, qui pourrait être encore ajustée.
Auparavant, les barges chargeaient des conteneurs dans plusieurs terminaux, mais cette connexion a maintenant été convertie en une connexion directe entre les terminaux et Cool Port. Dans les plans initiaux, plus de 95 % des conteneurs auraient dû être transportés par bateau à Cool Port. « Au début, nous utilisions les transport fluviaux de 40 à 50 %, maintenant nous sommes à 75 % », poursuit-il.
Route cahoteuse
Outre tous les facteurs externes, il a également fallu du temps pour ajuster correctement les processus internes. « Une nouvelle machine qui n’est pas configurée en même temps » , explique Marco. « La route était plutôt cahoteuse au cours des premiers mois. Nous devions répondre aux attentes des clients, mais nous n'étions pas toujours capables de le faire. » Les nouveaux systèmes EDI ont dû être ajustés des deux côtés (client et Cool Port), la pression sur le marché du travail s'est faite sentir et le système de portail automatique que nous avions installé n'a pas fonctionné comme prévu. « Les transporteurs doivent donc réserver leurs places, et nous avons également dû peaufiner cela. Dans le monde des produits frais, où le temps est un facteur très important, le doute ne tarde pas trop longtemps à s'installer. »
Cette période est maintenant passée, souligne Marco. « Nous travaillons très intensément pour une optimisation continue et sommes donc maintenant dans une situation beaucoup plus stable et confortable. Nous l’avons également remarqué de la part de clients car ils nous font confiance. » Les volumes traités répondent aux attentes des clients, et l’ambition de créer un Cool Port 2 est à présent envisagé grâce à sa réussite.
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