Le 3 mars, le marché de Rungis fêtera ses 50 ans. En 1969, le plus grand marché de gros du monde quittait Paris sous convoi militaire pour la ville de Rungis en périphérie. Aujourd’hui, il voit transiter 9 500 tonnes de produits frais par jour.
Les 234 hectares se visitent comme une petite cité, avec ses codes, sa vie à l’envers, ses habitués et ses températures glaciales. Poissons, viandes et surtout fruits et légumes frais se croisent dans ce dédale dès les premières heures de la journée.
Vers 6 heures du matin, le pavillon des fruits et légumes s’anime. Il est l’un des secteurs les plus dynamiques, avec pas moins de neuf pavillons qui leur sont consacrés et des pays, dont l’Angleterre, qui s’approvisionnent quasi exclusivement ici. En 2015, un halle exclusivement réservée aux produits biologiques a ouvert. « C’est fidèle à l’époque et à l’image de l’assiette des Français qui en consomment de plus en plus », se réjouit Jérôme Desmettres, fils et petit-fils de grossistes.
Au début de l’année 1969, « le déménagement du siècle » prend place : celui du transfert des grossistes du centre de Paris vers la commune de Rungis (Val-de-Marne), recouverte alors de champs et de terrains agricoles. Le général de Gaulle décide du déménagement sur 232 ha à Rungis dès 1960 afin de libérer les Halles, au cœur de la capitale (Ier arrondissement), un gigantesque labyrinthe envahi par les rats et complètement asphyxiées. Ainsi, un cortège de 20 000 personnes quitte la capitale. Par crainte de heurts, une escorte militaire a même été prévue ; elle ne sera finalement pas nécessaire.
Aujourd’hui, son modèle s’exporte à l’international en Russie, mais aussi au Viêt Nam, aux Philippines et au Bénin. « Nous disposons d’une équipe qui se déplace à l’étranger pour former les équipes sur place », explique Stéphane Layani, le directeur de la Semmaris, l’entreprise gestionnaire du marché détenu en majorité par l’Etat.
« En termes de contrôle au péage d’entrée, de qualité des infrastructures, d’organisation des flux pour le chargement et le déchargement des camions, mais aussi de sécurité alimentaire, nous devançons de nombreux pays », explique Mr Layani. Voilà peut-être les clés de son succès.
Source : le parisien