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Marché mondial : la tomate

En ce début d'année, le marché mondial de la tomate est confronté aux mêmes problèmes qu'en 2022, avec en tête de liste l'augmentation des coûts énergétiques qui pèse sur les marges des producteurs. Une évidence notamment sur les marchés d'Europe du Nord, où les approvisionnements ont considérablement diminué par rapport à l'année dernière. De nombreux producteurs choisissent de ne pas allumer le chauffage ou les lumières nécessaires aux cultures d'hiver sous serre. L'absence du pic de Noël attendu au niveau des prix est venu affecter les marges en fin d'année, bien que certains pays comme la Belgique et la France aient depuis connu un léger rebond. Aux États-Unis, toutefois, la demande reste bonne avec des prix dans la moyenne, tandis qu'en Chine, les perspectives pour 2023 sont encourageantes : les prix sont à la hausse et le potentiel d'exportation augmente.

Benelux : diminution de la production attendue pour la nouvelle saison
La hausse espérée des prix des tomates vers la fin de l'année 2022 a fait défaut. Dans la semaine précédant Noël, le prix de vente moyen aux enchères en Belgique, une référence clé du marché, a en effet baissé. Dans les semaines qui ont suivi Noël, les prix ont certes rebondi, mais certainement pas au-dessus de la moyenne, malgré l'offre plus limitée. Sur l'ensemble de l'année 2022, la plus grande vente aux enchères de Belgique évoque des « prix décents » pour « beaucoup de variétés de tomates ». Néanmoins, les coûts de culture ont également augmenté. Quant aux segments de niche, ils peinent davantage que les variétés classiques.

Cet hiver, l'offre issue de la culture de plein air est moins importante que d'habitude. Les chiffres précis ne sont pas encore disponibles, mais les estimations tablent sur environ 100 hectares de culture en plein air aux Pays-Bas (contre 800 hectares auparavant). Les producteurs qui ont commencé la culture éclairée ont conclu des contrats avec des acheteurs, ainsi que des accords d'ajustement des prix en rapport avec la hausse des coûts énergétiques. En ce qui concerne l'énergie, pour de nombreux producteurs, disposer d'une centrale de production combinée de chaleur et d'électricité (PCCE) s'avère indispensable pour continuer à fonctionner de manière rentable. Certains producteurs gagnent actuellement aussi de l'argent en vendant de l'énergie.

Afin de réduire le déficit de production, davantage de tomates d'automne ont été cultivées. On estime que la surface cultivée aux Pays-Bas a atteint 150 hectares, composée principalement de tomates en grappes. Quelques producteurs de concombres ont mis en place des cultures de tomates d'automne. Les prix de ces produits ont déçu les producteurs, le pic espéré autour de Noël ne s'étant pas produit.

Habituellement, les prix des tomates continuent à augmenter en janvier. Puis, dès que davantage de producteurs reprennent la production en février, y compris la production traditionnelle sans éclairage, le prix commence à baisser. Pour la saison prochaine, le début de la production sera plus échelonné. Les producteurs ont cherché à traverser l'hiver plus froid sans coûts de chauffage excessifs en semant davantage. La production par mètre carré devrait être plus faible cette saison. Certains acteurs du marché, venus d'Espagne, du Maroc ainsi que de Turquie et de Pologne, sont là pour combler les lacunes de la production. Les producteurs turcs et polonais, par exemple, se concentrent sur la culture de tomates en grappes, une culture qui se fait généralement avec beaucoup de lumière supplémentaire dans les serres néerlandaises.

Allemagne : Une année difficile pour les tomates
Globalement, l'année 2022 a été une année difficile pour les tomates, rapporte un producteur. « La production précoce a été un peu plus élevée, étant donné que nous avions davantage de lumière du soleil. Cependant, une quantité trop faible de CO2 et une chaleur persistante ont engendré une campagne d'automne décevante. Par conséquent, la phase d'approvisionnement entre fin septembre et fin octobre a été difficile, effaçant complètement le plus perçu au printemps. Globalement, la production a donc été inférieure à celle des années précédentes. »

Pendant l'été, la pression en termes d'offre de tomates s'est faite sentir, affectant également les prix. Par conséquent, davantage de campagnes publicitaires ont été lancées par le commerce de détail pour contrer l'offre excédentaire. « La crise énergétique actuelle rend presque impossible la rentabilité de la production hivernale de tomates. Elle entraîne également une baisse du pouvoir d'achat au niveau commercial. C'est pourquoi nous avons décidé de réduire la culture des variétés de tomates plus rares au profit des variétés plus courantes. Néanmoins, je suppose que les variétés plus exclusives retrouveront la faveur des consommateurs à long terme. »

France : augmentation lente des prix
Maintenant que la période des fêtes est passée, la demande semble être un peu plus soutenue pour la plupart des variétés de tomates classiques. Parallèlement, on note une diminution des volumes en cours de production dans certains lieux d'origine, comme les pays du Nord (Belgique et Pays-Bas). Ceux-ci ont moins produit cet hiver, ne souhaitant pas chauffer leurs serres en raison de l'augmentation du coût de l'énergie. Mais on le remarque également au Maroc et en Espagne. Ces deux pays ont envoyé moins sur les marchés français, car leur qualité n'a pas toujours été optimale : leur manque de coloration n'était pas au goût des Français. Face à cette demande un peu plus forte en début d'année et au fait que certains producteurs sont un peu moins présents en termes de volumes, les stocks commencent à diminuer, les commandes repartent à la hausse (notamment pour les tomates rondes) et les prix augmentent lentement. Pour l'ensemble des opérateurs français, les prix ont augmenté par rapport à la semaine dernière et continuent de le faire actuellement.

En ce qui concerne les gammes de tomates Premium, la consommation n'a pas été au beau fixe pendant les fêtes. Depuis, elles restent difficiles à vendre. Le consommateur semble « se tourner vers les produits de base ». L'engouement pour les produits haut de gamme a donc été faible, même pendant la période des fêtes.

Italie : l'immobilisme de Noël suscite l'inquiétude pour les tomates italiennes
Un grossiste du nord de l'Italie affirme que la situation du secteur de la tomate est très préoccupante. Pendant la période de Noël, le marché a été quasiment à l'arrêt, avec une consommation en baisse. Les prix ont également chuté. Les tomates Prune et Cerise ont été vendues à 1,50 €/kg, les tomates Piccadilly à 1,20 €. Même les tomates en grappe ont vu leurs prix chuter. Seule la tomate Heirloom a bien résisté, même si son prix est aujourd'hui en baisse. En ce qui concerne les circuits de vente, les petits commerces ont été moins touchés par la baisse de la consommation que les grandes chaînes de supermarchés. « La période de Noël a donc été très décevante, et la crise se poursuit encore aujourd'hui, après les fêtes. La production venant de Sicile est d'une excellente qualité. Importer d'Espagne ne vaut donc pas la peine, puisqu'il n'y a aucun avantage économique. Les agriculteurs sont en crise, car les coûts de production ont explosé et les prix qu'ils obtiennent ne couvrent pas les frais plus élevés. »

En Sicile, de grandes quantités de tomates IGP Pachino restent invendues. Parmi les principales causes, le prix au consommateur, qui continue d'être très élevé malgré les prix très bas proposés aux producteurs lors de l'achat de la tomate. « Il nous reste des tonnes et des tonnes de tomates sur les plantes et très peu de commandes de la part des grands détaillants », explique le président du Consortium de protection. « Avec cet hiver atypique, où les températures peuvent atteindre 22 °C, le produit mûrit rapidement et a besoin d'être récolté. Or, sans acheteur, il sera perdu. De nombreux producteurs siciliens risquent de faire faillite si des mesures fermes et concrètes ne sont pas prises pour changer la situation. »

« Des limites spécifiques réglementent le prix d'achat minimum du produit, mais celles-ci ne sont presque jamais respectées, ignorant ainsi (au nom du profit) les sacrifices, le dévouement et la fatigue de nombreux producteurs locaux qui font chaque jour d'énormes efforts pour apporter sur les tables des Italiens un produit unique, l'un des plus connus et des plus appréciés au monde. À cela s'ajoutent des augmentations absolument inacceptables du prix de l'énergie et la concurrence déloyale des tomates en provenance de l'étranger, où le coût de la main-d'œuvre ne pèse que de 10 % sur le prix du produit, contre 60 % en Italie », souligne le président du Consortium.

Espagne : des prix bas, mais une attitude positive pour le début de 2023
À Almeria, la superficie consacrée à la tomate a augmenté cette saison. Les producteurs ont planté plus de tomates en grappe et moins de variétés spécialisées. La superficie de tomates rondes a également diminué, car le Maroc continue de gagner du terrain. Les températures élevées connues jusqu'à présent, pendant la plus grande partie de la saison, ont causé beaucoup de problèmes liés aux parasites, bien que les graines de tomates soient plus résistantes que celles des autres légumes.

Depuis le début de la saison d'exportation à Almeria, en octobre, les prix demeurent généralement bas et décevants, compte tenu des attentes. Bien que l'augmentation de la production marocaine ait exercé une pression sur les tomates espagnoles au niveau des marchés européens, des problèmes douaniers aux frontières de l'Espagne, dans le port d'Algésiras, ont retardé les expéditions de tomates marocaines, cette semaine. La pénurie de tomates sur les marchés commence à se faire sentir. Certains exportateurs craignent qu'une fois ce problème résolu, les magasins soient inondés la semaine prochaine de tomates marocaines. Néanmoins, les exportateurs espagnols de tomates s'attendent à de bons mois de janvier et février, ainsi qu'à une offre importante.

Turquie : récolte record pour les tomates turques
La Turquie a produit 185 millions de tonnes de tomates en 2021. Elle est le troisième plus grand pays producteur, après la Chine et l'Inde. En moyenne, la Turquie produit entre 11 et 13 millions de tonnes. Elle occupe la cinquième place mondiale, avec un pourcentage de 7 à 8 % des exportations de tomates. Les consommateurs européens préfèrent surtout ses tomates en grappe et ses tomates de table. Ces variétés de tomates sont cultivées en serre. Par conséquent, les niveaux de pesticides sont très faibles et se situent à des pourcentages acceptables. La quantité de tomates récoltées par la Turquie est considérable cette année : le pays propose beaucoup de tomates Cœur de bœuf, de tomates Tori, de tomates en grappe, de tomates cerise (biologiques et non biologiques), ainsi que de tomates cocktail.

Afrique du Sud : offre de tomates élevée, mais demande faible
L'année scolaire sud-africaine commence au début du mois de janvier. Les Sud-Africains dépensent actuellement leur argent pour acheter des uniformes scolaires et des articles de papeterie. Il s'agit donc toujours d'une période très difficile pour les ventes de tomates.

L'année dernière à la même époque, une pénurie de tomates s'est développée en raison des fortes pluies qui ont limité la disponibilité. Cependant, le marché de la tomate semble très différent cette année. En effet, il est très chargé : 1 800 palettes jeudi matin, contre 1 100 palettes l'année dernière à la même époque. Le problème, c'est que le pouvoir d'achat est inexistant (un agent du marché de Johannesburg affirme que les ventes de tomates cocktail bougent à peine), mettant les prix sous pression. Les prix des tomates devraient augmenter vers le mois d'avril.

Le prix moyen est légèrement inférieur à R8 (0,45 euro) par kilogramme, alors que l'année dernière, il a grimpé jusqu'à R12 (0,67 euro) par kilogramme.

Beaucoup de tomates proviennent du Cap occidental et du Cap oriental, la plupart des zones de production envoyant leurs produits sur le marché.

« Après la pénurie de l'année dernière et les prix élevés qui en ont résulté, l'offre de tomates a considérablement augmenté. Par conséquent, les gens ont planté des tomates supplémentaires pour ce qu'ils pensaient être un marché restreint. Aujourd'hui, la situation s'est inversée », explique un négociant en tomates. « Les personnes ayant planté davantage vont être en difficulté. »

Reste le problème de Tuta absoluta, la Mineuse sud-américaine de la tomate, qui affecte la qualité, sans oublier quelques incidents de grêle isolés dans le Limpopo et le Mpumalanga.

Quant aux dégâts causés par la pluie, heureusement, ils n'ont pas été trop néfastes pour les tomates. Leur impact sur la qualité ne semble pas significatif pour le moment.

Les fortes pluies dans le nord semblent être terminées pour le moment, mais le futur dépendra des perspectives météorologiques de la fin de l'été et du début de l’automne qui pourraient affecter la qualité des tomates jusqu'en mai.

Le délestage est une pilule amère à avaler pour tous les acteurs de la chaîne. Les producteurs ont du mal à respecter leurs programmes d'irrigation et les coûts des groupes électrogènes Diesel se chiffrent en milliers, à un moment où l'inflation des prix est générale.

Chine : hausse des prix des tomates
À Shandong, l'une des grandes régions productrices de légumes de Chine, les prix des légumes sont en hausse, y compris ceux des tomates. Les producteurs de tomates de serre du delta du Yangtze, qui approvisionnent la mégapole de Shanghai, ont constaté récemment des prix d'environ 15,8 yuans par boîte (2,30 USD). Et, ceux-ci devraient augmenter. Les tomates de serre fraîches sont davantage présentes dans les supermarchés des villes de premier rang et les magasins en ligne, notamment Dingdong Maicai et MeiTuan.

De son côté, un producteur chinois de tomates de serre recherche des opportunités d'exportation sur les marchés voisins pour ses tomates fraîches, notamment en Asie du Sud-Est et en Russie. La Chine est un grand exportateur de produits transformés à base de tomates, mais les exportations de tomates fraîches sont actuellement limitées. Cela pourrait être le début d'un nouveau mouvement, dans la mesure où l'augmentation de la production nationale rend les exportations plus accessibles.

Amérique du Nord : bonne demande de tomates, mais inquiétudes quant aux prix et à la pression de la ToBRFV
Actuellement, l'offre de tomates est légèrement déséquilibrée. L'offre de tomates cultivées en plein champ, de tomates 5x6 et de tomates Roma s'est améliorée et se situe à nouveau autour de 1 $/lb. Cela arrive après une longue période à 2 $/lb, en particulier suite à l'ouragan Ian à la fin du mois de septembre.

« Mais les stocks de tomates sur pied de qualité supérieure se sont considérablement réduits à la fin de l'année », déclare un producteur en serre. « Il semble que de nombreuses campagnes de publicité avaient été planifiées à l'avance pour écouler des stocks plus importants à l'approche des fêtes. Finalement, l'offre n'a pas été suffisante et les achats à court terme ont absorbé tout ce qui était disponible sur le marché libre. Pour 2023, nous estimons que les prix du marché au comptant pour les tomates en grappes approcheront les 3 $/lb. »

À la suite de l'ouragan Ian, les tomates en grappes se vendaient plus de 2 $/lb pour les produits en vrac et plus de 3 $/lb pour les produits emballés. « Depuis, l'offre s'est améliorée. Les prix sont tombés à un niveau plus ou moins correct. À l'heure actuelle, le secteur des collations de qualité supérieure sur vigne est approvisionné en excès », dit-il.

En ce qui concerne la production en serre, les produits proviennent du Mexique et, dans une moindre mesure, du Canada. « La plupart des nouvelles serres construites aux États-Unis sont équipées de lampes de culture HPS ou LED, si bien que la majorité de l'offre nationale se trouve également en production », explique le producteur.

Quant à la demande, elle semble osciller entre un niveau moyen et bon pour cette période de l'année, les prix étant principalement déterminés par l'offre.

Du côté des producteurs, l'accent est également mis sur le virus du fruit rugueux brun de la tomate, une maladie à laquelle le secteur est confronté depuis quelques années maintenant. Celui-ci a causé des dégâts en réduisant la vigueur des plantes, en compromettant leur qualité et en réduisant la longévité de cultures par ailleurs productives. « Les producteurs apprennent à s'ajuster et à s'adapter, en utilisant différentes pratiques agricoles et de travail, en veillant à l'isolement de la main-d'œuvre et en utilisant des procédures sanitaires strictes », explique le producteur.

Parmi les autres défis de l'industrie, citons la hausse du coût de l'énergie qui a rendu la culture hivernale plus onéreuse. « Comme il s'agit de l'une de nos principales dépenses pour la production hivernale, ces hausses des services publics, d'abord provoquées par la guerre lointaine en Ukraine, se sont étendues, affectant directement nos bénéfices », explique le producteur.

En termes de prix, décembre 2022 a enregistré des prix supérieurs à la moyenne sur une tendance de quatre ans. Cependant, bien des producteurs estiment que des prix plus élevés sont nécessaires pendant les mois d'hiver pour maintenir des marges d'exploitation correctes. « Toutes ces augmentations de coûts que nous avons connues, associées à un rendement inférieur à la moyenne en raison de la pression exercée par les maladies, font qu'au bout du compte, les tomates doivent valoir plus. Sinon, les producteurs cesseront tout simplement de cultiver », déclare le producteur. Il note que les partenaires européens de l'entreprise ont signalé que de nombreuses serres équipées de lumières pour la production hivernale ne produiront pas à cette période de l'année en raison des coûts.

Pour ce qui est de l'avenir, cependant, le marché est généralement favorable en ce début d'année, notamment grâce aux résolutions en faveur d'une alimentation saine. « D'habitude, il n'y a pas beaucoup de nouveaux produits qui entrent sur le marché à cette époque de l’année. Janvier a tendance à être l'un des mois les plus forts en ce qui concerne les prix. Par conséquent, je pense que les prix vont se maintenir à court terme », déclare le producteur.

Cependant, avec une disponibilité décente de tomates de plein champ au prix de 1 $/lb, la pression viendra s'exercer sur d'autres produits, notamment les tomates de serre. « Il existe également une part d'inconnu autour du virus, qui oblige la production à se terminer plus tôt et la modification des cycles de culture par rapport au calendrier normal que nous avons connu ces dernières années », ajoute le producteur.

La semaine prochaine : aperçu du marché mondial du raisin