Cela fait une dizaine d’années qu’Alexandra Brossard – Directrice Commerciale chez Total Produce Indigo – fait du melon d’import. Et en 10 ans, la consommation de melons de contre-saison n’a pas beaucoup évolué : « Le melon n’a jamais été un produit très recherché par le consommateur français au mois de janvier. Il faut dire que le marché français est très sensible au climat. On consomme du melon davantage en période estivale ou à partir de mars-avril lorsque les températures commencent à remonter. Le melon ne se consomme donc pas en tant que tel comme un produit de contre-saison, bien qu’il y ait toujours une petite demande incompressible, qui reste toutefois anecdotique ».
Mais le climat n’est pas le seul facteur influant sur la consommation de melons en France. Outre le fait que la tendance soit davantage à la consommation de fruits locaux et de saison ; les variétés proposées à l’import ne sont pas au goût des français : « En ce moment au Brésil, au Costa Rica et en Honduras, les variétés cultivées sont le melon Canari, le melon Vert (Piel de Sapo) et le Galia, qui lui ne se consomme pas du tout en France. Ce qui quelque part est logique, puisque le consommateur va chercher à retrouver ce qu’il connaît et consomme en été. Les français consomment d’ailleurs 80% de melons Charentais à la période estivale. Et sachant qu’il est très difficile de produire en Amérique Latine les variétés consommées par les français type Charentais ou Cantaloup et de les transporter ensuite, niveau production et d’un point de vue gustatif, on ne peut pas avoir l’équivalent en contre-saison », explique Alexandra.
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L'entreprise Total Produce Indigo
Si la France ne représente que 3% du marché européen en consommation de melon d’importation, d’autres pays qui ne le produisent pas le consomment volontiers comme fruit exotique. C’est le cas de l’Europe du Nord : « Un consommateur suédois n’a du melon qu’en import, ce qui fait qu’il est plus enclin à en consommer toute l’année. Tout comme nous français, nous le faisons avec l’ananas, que nous considérons comme un « vrai » fruit exotique que l’on ne produit pas en France. On vend d’ailleurs mieux un ananas l’hiver que l’été. De plus, le climat étant plus froid dans les pays du Nord, les marchés sont moins météo-sensibles. Quant aux espagnols qui sont les gros producteurs européens de melons jaunes et verts, il y a une connaissance des variétés produites en Amérique Latine. Le consommateur espagnol peut donc avoir toute l’année un produit qu’il connait, ce qui l’intéresse davantage qu’un consommateur français pour lequel ces variétés sont généralement méconnues », conclut Alexandra.
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Alexandra Brossard
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