Avec une offre considérablement réduite et une demande qui ne devrait pas diminuer, les prix sont soumis à une certaine pression. « Ils avaient déjà augmenté l'année dernière, mais pour une raison différente, car ils n'avaient pas encore été touchés par l'augmentation de tous les intrants à la suite de la guerre en Ukraine. Cette année, les prix ont augmenté à cause du manque de plants. »
« En fait, au début, ils étaient assez proches de ce qui était disponible, et au cours de la saison, des corrections ont dû être apportées à la hausse ; dans notre cas, en ce qui concerne les calibres, mais je sais que tous les opérateurs ont dû le faire. Je dirais que l'augmentation moyenne se situera entre 20 et 25 %. »
Comme l'explique Juanjo, outre la baisse de 6 à 7 % des surfaces de plants de pommes de terre cette année en Europe - un chiffre connu depuis l'été, lorsque les plus grands producteurs du continent ont partagé les chiffres de la saison -, il y a également eu moins de tubérisation en raison des circonstances climatiques, ce qui a entraîné une réduction du nombre de tubercules.
« De plus, cette année, il y a eu plus de déclassement en raison de problèmes de virus. À cet égard, je pense que l'Europe a déjà dû s'habituer à souffrir de certaines maladies venant du sud vers le nord, car les étés de plus en plus chauds sont de plus en plus fréquents », explique Juanjo.
« Enfin, bien que cela n'ait affecté qu'un faible pourcentage du total des hectares, au moment de la récolte, certaines zones ont subi des pluies torrentielles et il y a des parcelles où les pommes de terre n'ont même pas encore été récoltées. »
« Tout cela a entraîné une réduction de l'offre cette saison, avec des quantités moindres et des calibres beaucoup plus importants. On dit qu'elle pourrait être de l'ordre de 20 %, mais je pense que l'analyse doit se faire par variété, car les variétés à cycle long sont les plus touchées et j'estime qu'il y aura des variétés de ce type avec une réduction beaucoup plus importante. D'ailleurs, chez Agrico, l'une de nos variétés vedettes est Agria, qui est la variété la plus plantée en Espagne et qui est peut-être la plus touchée cette saison. »
La grande question : y aura-t-il des plants pour tout le monde ?
L'Andalousie, la première à planter des pommes de terre en Espagne, a presque terminé la plantation des pommes de terre précoces. « Nous ne savons pas encore exactement ce qui a été planté dans le sud. Malgré le manque de plants, il y a une difficulté supplémentaire liée au manque d'eau dans cette région ; mais les données dont nous disposons indiquent que la superficie plantée est élevée. »
Quant à la répercussion de cette situation en Castille ou en Galice, « malheureusement, je dirais que le dernier arrivé n'aura pas les pommes de terre qu'il voudrait », en termes de calibres ou même de variétés, « mais cela pourrait aussi signifier une opportunité de planter des pommes de terre qui jusqu'à présent n'ont pas été travaillées et peut-être que dans cet aspect, ce sera positif. »
« Nos services de vente ont essayé dès le début de transmettre cette situation aux producteurs, bien que le marché reçoive parfois ces commentaires avec incertitude, comme s'ils faisaient partie d'une stratégie commerciale visant à vendre plus et plus tôt. Il y a effectivement des négociants qui, compte tenu des circonstances, ont stocké des plants et nous avons déjà assisté à des déchargements en décembre dans des régions où les pommes de terre sont généralement semées en mars. Mais, à l'exception de ceux qui ont stocké tôt, la pénurie va se faire sentir cette année. »
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