Le groupe Chéritel, importateur et distributeur grossiste de fruits et légumes, fait l’objet d’une enquête judiciaire en France pour avoir vendu des tomates marocaines à bas prix et de les avoir vendues avec l’étiquette « origine française ».
Une enquête préliminaire a été déjà ouverte en 2018, après la réception au parquet de deux procès-verbaux de la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) des Côtes-d’Armor. Deux contrôles de la répression des fraudes, réalisés au cours de l’été 2017 dans l’usine de Grâces, près de Guingamp, ont révélé la présence de quantités importantes de tomates marocaines étiquetées « origine française ».
Pour sa défense, le groupe Chéritel estime avoir agi sous la pression d’un gros client, l’un des leaders du hard discount européen, qui exigeait des tomates marocaines à bas coût lui permettant de dégager des marges considérables, face à des tomates françaises n’engrangeant que de très petites marges.
Cette affaire ravive les revendications des syndicats des producteurs de tomates français et des pays voisins qui estiment que les tomates produites au Maroc envahissent le marché de l’Union européenne. Le « Groupe de contact de la tomate », un syndicat qui réunit les producteurs français, italiens et espagnols a reçu le soutien de plusieurs diplomates qui réclament la limitation des quotas d’importation des tomates marocaines. Le Maroc est le quatrième exportateur mondial de tomates avec une quantité de 527,72 millions de kilos en 2017, soit 7,15% du total mondial.
Cette histoire n’est pas un cas isolé. En effet, plusieurs cas similaires de changements d’étiquette ont été repérés, notamment pour les produits en provenance d’Israël. Des dattes et des clémentines d’origine d’Israël sont ainsi estampillées Made in Morocco pour pouvoir les écouler sur le marché marocain. De même en France, où dans un Auchan de Fâches Thumesnil, près de Lille, des clémentines israéliennes, produites par des sociétés telle Miriam Shoham, avaient été estampillées comme étant produites au Maroc.
Source : http://www.maroc-hebdo.press.ma