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Clôture du programme européen Fruit & Veg 4 Health

C’est au cours d’une visioconférence que les conclusions du programme de 3 ans Fruit & Veg 4 Health ainsi que la suite prévue pour cette initiative ont été présentées. Co-financé par l’Union européenne, ce programme d’informations avait pour objectif de faire des professionnels de santé les ambassadeurs d’une alimentation saine et riche en fruits et légumes.

Un programme né de plusieurs constats
Selon Elio Riboli, Professeur d’épidémiologie et de prévention du cancer à l’école de santé publique Imperial College de Londres au Royaume-Uni, la relation entre santé et nutrition n’est pas récente, mais elle s’est établie sous forme d’une sagesse populaire. C’est plus tard que la science s’est intéressée à cette question. La consommation des individus a donc commencé à être étudiée à la fin des années 90, pour déterminer une éventuelle corrélation entre les habitudes alimentaires et l’apparition de certaines maladies. Une corrélation qui a clairement été confirmée à la suite de ces deux décennies de recherche. Nous savons désormais que la consommation de fruits et légumes réduit le risque de développer un cancer (environ 10 %), réduit fortement le risque d’accidents cardio-vasculaires (20-30 %) ainsi que le risque de mortalité prématurée. La consommation de fruits et légumes variés, crus ou cuits, quotidienne et sur le long terme a ainsi un effet bénéfique sur la santé.

Mais à côté de cela, il a également été mis en lumière le fait que la consommation de fruits et légumes en France, notamment sur des populations de moins de 35 ans, commence à diminuer et qu’aujourd’hui, seulement 43 % des adultes et 20 % des enfants atteignent les 5 portions de fruits et légumes par jour recommandées.

Le médecin, une clé d’entrée essentielle sur les sujets de nutrition-santé
Jean-Michel Lecerf, Chef du service de nutrition à l’Institut Pasteur de Lille, s’est exprimé sur la pertinence d’avoir choisi les professionnels de santé comme clé d’entrée sur les sujets de nutrition-santé. En effet, les sondages montrent que 94 % des français accordent leur confiance aux médecins pour les informer sur la nutrition. D’autre part, les médecins sont convaincus qu’ils peuvent modifier les habitudes alimentaires des patients et que leur action est efficace sur le changement des comportements.

Mais pour faire passer ce message efficacement à ses patients, le médecin fait face à un certain nombre d’obstacles comme le manque de temps, de connaissances et d’outils. Or, pour le médecin comme pour le patient, il est essentiel de comprendre pourquoi les choses doivent changer. Pour Jean-Michel Lecerf, il est important de faire passer le message sous forme positive et bienveillante, ce qui a été l’un des atouts de cette campagne.

L’ambition du programme en 3 objectifs concrets  
Le programme a ainsi été établi avec les trois objectifs suivants :
1 / sensibiliser et améliorer les connaissances des professionnels de santé (médecins généralistes, pédiatres et gynécologues) aux bienfaits pour la santé de la consommation régulière de fruits et légumes
2 / sensibiliser 15 à 20 professionnels de santé européens qui suivront le programme et ses résultats pendant trois ans
3 / stabiliser et augmenter la consommation des jeunes ménages de moins de 35 ans en France.

De la science à l’action
Louis Orenga, directeur général d’Aprifel ainsi que Delphine Tailliez directrice adjointe d’Aprifel sont revenus sur ces 3 années de programme. Pour Aprifel, il était important de réactualiser un certain nombre de connaissances et de données, face aux études qui sont régulièrement publiées dans le domaine de l’alimentation et principalement celui des fruits et légumes. L’idée première de ce programme a donc été de remettre à disposition de l’ensemble des professionnels de santé et particulièrement des généralistes, des pédiatres et des gynécologues, les données les plus récentes, mais aussi de rendre ces informations accessibles au grand-public.

Basé sur la relation patient-médecin, ce programme a donc permis de mettre en place un certain nombre d’outils innovants et efficaces en place pour toucher le grand-public (environ 50 000 personnes par an) avec l’intermédiation des professionnels de santé. Mais malgré l’effort consenti par la Commission Européenne dans la réalisation de ce programme, 3 années ne suffisent pas à toucher l’ensemble du corps médical et de la population.  

Les chiffres-clé du programme
En France, d’après l’Institut national de la statistique et des études économiques, au 1er janvier 2016, 223 571 médecins (généralistes et spécialistes) exerçaient en France, dont 102 299 médecins généralistes, 8 007 pédiatres et 4 724 gynécologues. La cible du programme est donc composée de 115 030 médecins.

Pour former les médecins et sensibiliser les patients, un budget total de 1 721 366 €, co-financé par l’Union Européenne à hauteur de 70 %, a été alloué au programme.

La traduction opérationnelle du programme pour la cible des professionnels de santé est :
1/ de sensibiliser et d’améliorer les connaissances de plus de 11 500 médecins généralistes, pédiatres et gynécologues sur les trois années du programme, aux bénéfices pour la santé de la consommation régulière de fruits et légumes
2/ de faire de 1 150 médecins généralistes, pédiatres et gynécologues des prescripteurs des fruits et légumes, auprès de leurs patients sur les trois ans du programme
3/ de diffuser les résultats de ce programme pilote à l’échelle européenne en sensibilisant 15 à 20 professionnels de santé européens qui seront les prescripteurs du message dans leurs propres pays.

Les trois années de programme européen Fruit & Veg 4 Health aura ainsi équipé plus de 135 000 professionnels de santé, et plus de 2 millions de patients.

Monitorer l’appropriation du programme par les professionnels de santé
Aprifel a mandaté l’institut Consumer Science and Analytics (CSA), spécialisé dans l’enquête des comportements, pour analyser et suivre l’évolution des perceptions des professionnels de santé et mesurer leur sensibilité à l’actualité touchant la filière F&L.

Judith Saffer, directrice du département santé de l’institut CSA, a présenté les résultats des deux enquêtes qui ont été menées. CSA a conduit une première enquête en 2016, et une mise à jour en janvier 2020, après 2 ans de déploiement des actions auprès du corps médical. L’institut CSA s’est appuyé sur un dispositif entièrement digital, des enquêtes qui ont permis d’interroger 500 professionnels de santé, avec une majorité de médecins généralistes. L’interrogation a été faite via un questionnaire online auto-administré d’une quinzaine de minutes. La robustesse du dispositif permet une analyse globale des spécialités interrogées et également, permet d’apporter une vision par spécialité : les médecins généralistes, les pédiatres, les gynécologues et les sages-femmes ; et ce afin d’analyser les différences.

Les résultats de cette enquête illustrent que l’alimentation est identifiée comme un des éléments essentiels liés à une bonne santé, les conseils liés à une alimentation saine et variée, avec notamment des fruits et légumes est appropriée par les professionnels de santé, sans pour autant être expliquée auprès des patients.

L’alimentation, déterminant majeur de la santé :
96 % des enquêtés estiment que l’alimentation est très importante dont 53 % comme essentielle. 2/3 font des recommandations à visée préventive en priorité aux personnes en surpoids, femmes enceintes, et aux enfants 1/3 des praticiens oriente régulièrement vers un professionnel de la nutrition, cette orientation étant plus développée chez les sages-femmes.

Les bénéfices des fruits et légumes sont encore partiellement appréhendés :
50 % des professionnels de santé n’associent pas fruits et légumes et prévention des maladies. 3/4 trouvent la recommandation « au moins 5 fruits & légumes par jour » adaptée et la délivrent régulièrement aux patients mais 1/3 la trouve trop élevée. Seulement 1 professionnel de santé sur 5 explique la recommandation des « 5 fruits et légumes par jour ».

Les professionnels de santé attendent une information et une documentation dédiée :
80 % des enquêtés jugent la documentation utile, 9 praticiens sur 10 souhaitent des fiches synthétiques pour appuyer le discours. Une majorité souhaite davantage d’informations sur les modes de production des fruits et légumes, notamment le bio et les pesticides, la principale source d’information étant aujourd’hui les médias grands publics sur ces thématiques. Pour les professionnels ayant reçu la documentation du programme « Fruit & Veg 4 Health » délivrée par Aprifel, 68 % ont utilisé les documents et 87 % la recommanderaient à un confrère.

Conclusion 
Malgré une attention accrue des politiques mondiales quant à l’amélioration de la nutrition, la traduction de cet élan en résultats demeure difficile et les recommandations nationales et internationales ne sont pas atteintes. De nombreuses actions ont été menées au niveau européen et français afin de sensibiliser la population à une meilleure alimentation. Toutefois, la majorité des européens n’a pas été touchée par ces actions et doit encore être sensibilisée par le biais d’actions innovantes.

La récente enquête Credoc14 menée entre 2015 et 2016 auprès de 1 500 ménages représentatifs de la population des ménages résidents en France métropolitaine souligne le fait que la consommation de fruits et légumes continue de diminuer avec l’arrivée des jeunes générations. De plus, une étude prospective sur les comportements alimentaires de demain15 indique que la part de marché pour les dépenses des ménages en légumes risque de baisser fortement d’ici 2025 pour toutes les tranches d’âges sauf pour les plus de 65 ans.

Ces deux études soulignent la nécessité d’intensifier les efforts d’accompagnement, et ce pour répondre aux enjeux de santé publique. Les trois années de programme et d’actions Fruit & Veg 4 Health devraient se poursuivre en 2021, avec pour objectif d’ancrer les principaux messages diffusés. 2021 verra par ailleurs célébrer l’année internationale des fruits et légumes sous l’égide de la FAO et de l’OMS. Ce sera l’occasion de fédérer autour de changements indispensables pour une alimentation de meilleure qualité nutritionnelle en Europe et en France, limitant ainsi l’épidémie en cours d’obésité et enrayant les causes principales de mortalité. Ce challenge est un challenge collectif mais aussi individuel. Les politiques publiques, les médecins, mais aussi les acteurs privés doivent travailler ensemble tout au long de la filière pour infléchir la baisse de consommation des fruits et légumes. Les connaissances scientifiques sont acquises sur ce sujet, l’approvisionnement alimentaire est performant, les politiques sont mobilisés : reste à se réunir autour de mesures plus incisives permettant de garantir une santé publique aux concitoyens.


Pour plus d'informations : 
https://www.aprifel.com/fr/actions-internationales/fruit-veg-4-health/