En Espagne, dans la vallée de l’Aragon, au nord-est du pays, un nouveau foyer de contagion inquiète les autorités. Chaque année, des milliers de travailleurs immigrés convergent dans cette région pour la cueillette des fruits. La zone compte plus d'un millier d'exploitations agricoles, pour une production destinée à 80 % à l'exportation, d'une valeur de 60 millions d’euros.
Depuis la levée de l’état d’alerte le 21 juin en Espagne, un foyer de contagion a été découvert dans une localité voisine de Fraga, au sein d'une entreprise fruitière désormais fermée. « 250 cas ont été détectés » parmi des saisonniers, pour la plupart.
A Fraga, une commune de 15 000 habitants, plusieurs restrictions ont dû être remises en place, comme l'interdiction des rassemblements de plus de quinze personnes. Le gymnase a été mis a disposition afin d’accueillir jusqu'à 50 saisonniers qui dormaient jusqu'alors dehors. Cela permettra de mieux encadrer toute recrudescence du virus.
Le maire de la ville se veut rassurant et précise qu’il ne faut pas « stigmatiser les saisonniers ». « Nous avons besoin qu'ils viennent travailler, nous avons besoin d'eux comme eux ont besoin de nous », précise-t-il. Beaucoup des ouvriers sont « sans-abri » et parcourent le pays en fonction des récoltes. C’est le cas de Mame Cisse, 34 ans, arrivé il y a deux ans du Sénégal : il a ramassé « les oignons à Albacete (sud-est) pour 6 euros de l’heure », « les olives à Huelva (sud-ouest) pour 56 euros les 7 heures », et « cherche du boulot ».
Ignacio Gramunt, directeur de l'organisme mercoFraga indique que « rien qu'à Fraga, on emploie 5 000 saisonniers qui ramassent les fruits par 35 degrés, et dans la zone, il y en a 12 000 ». « Sans eux, on n'y arriverait pas », notamment dans « les macro-exploitations » qui ont besoin de beaucoup de salariés.
Les ouvriers qui dorment parfois à la belle étoile depuis plus d’un mois souhaitent eux, avant tout, une régularisation de leurs papiers pour pouvoir travailler sans crainte.
Source : clicanoo.re