Un rapport présenté à l’Assemblée nationale critique le manque de « réactivité » de l’Europe dans son soutien à l’agriculture européenne ; celle-ci aurait en effet géré « de façon purement administrative et avec rigidité ».
La crise liée au coronavirus a révélé les failles de la politique agricole commune (PAC), selon André Chassaigne (PCF) et Jean-Baptiste Moreau (LREM). Celle-ci possède des dispositifs de soutien « inégalitaires », faisant que certains secteurs ne bénéficient « d’aucun système d’intervention publique ». De plus, « les soutiens de la PAC se révèlent insuffisants dans leur montant », en particulier comparé aux fonds de sauvetage mis en place par les États-Unis. « Le gouvernement américain a en effet augmenté le budget agricole de 48 milliards d’euros pour faire face à la crise. En Europe, nous sommes très, très loin du compte », précise le député du Puy-de-Dôme.
Jean-Baptiste Moreau a ajouté de son côté que la réserve de crise de la PAC « d’un montant de 400 millions d’euros (...) n’a jamais été utilisée depuis sa création en 2013, malgré la crise du lait en 2015 ou l’embargo russe de 2014 ».
Les parlementaires ont ainsi formulé « neuf propositions » pour éviter une situation similaire en cas de nouvelle crise. Ils proposent de « compléter rapidement les mesures d’urgence au niveau européen » et la création d’un « grand observatoire européen des marchés agricoles, qui soit beaucoup plus en lien avec les professionnels », afin d’avoir « une réelle évaluation des marchés ». Ils souhaitent aussi « travailler à une définition commune de ce qu’est une crise agricole, permettant de déclencher automatiquement les dispositifs de soutien, lorsque les critères sont remplis, notamment en termes de variations de prix ».
Source : ladepeche.fr