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Pénurie au Royaume-Uni ? « Il y a assez de laitue Iceberg pour couler le Titanic »

Alors que les consommateurs se heurtent à des étagères vides ou à des limites d'achat pour les produits frais, les grossistes britanniques nient les pénuries de produits et affirment que tout cela n'est qu'une histoire d'argent. « Nous avons suffisamment de laitue Iceberg pour couler le Titanic. Allez en ligne dès aujourd'hui, et nous vous livrerons le jour suivant. »

La pénurie de salades dans les supermarchés britanniques a été bien documentée ces derniers jours, certains des principaux détaillants limitant les ventes de tomates, de poivrons et de laitues par client.

(NDT : Mon épicerie locale Sainsbury, à Coventry...)

Causes actuelles et à long terme
Les raisons de ces pénuries sont multiples comme le temps froid en Espagne et au Maroc, d'où proviendraient la plupart des produits à cette époque de l'année. Mais derrière ce marché sous pression se cache surtout la conjoncture sur laquelle le secteur des fruits et légumes a mis en garde depuis de nombreux mois. En effet, face à l'insécurité concernant leur RSI, causée par la hausse des prix de l'énergie, des coûts de la main-d'œuvre, des engrais et des services publics, et de l'absence de garanties données par l'industrie des produits frais, les producteurs ont laissé leurs serres vides, soit pour planter plus tard, soit pour ne pas planter du tout.

« Le lancement retardé du cycle de croissance signifie qu'il faudra encore deux mois avant que la plupart des tomates britanniques soient prêtes à être cueillies », a déclaré Phil Pearson d'APS Produce à Sky News, lors de la conférence de la National Farmers' Union à Birmingham. « Cette année, nous avons cultivé plus tard pour essayer de récupérer un peu de valeur dans la mesure où tout le monde a été pressé sur les prix, non seulement pour l'énergie, mais aussi pour les engrais, la main-d’œuvre... Tout a augmenté. Donc au lieu de commencer [la récolte] fin mars, elle se fera plutôt fin avril-mai. » APS Produce, qui récolte habituellement 650 millions de tomates par an sur 70 hectares, a laissé certaines de ses serres vides pendant les jours sombres de l'hiver afin d'éviter le coût de leur éclairage.

La situation est la même pour les producteurs néerlandais. La production sous serre éclairée aux Pays-Bas, un fournisseur important du marché britannique, devrait normalement représenter environ 800 hectares, mais seulement 100 hectares ont été plantés cette année.

Les produits locaux étant moins nombreux sur le marché européen, le retard des produits espagnols a mis le feu à un marché déjà tendu, entraînant une explosion des prix.

Prix au Royaume-Uni
Pour ce qui est de la disponibilité dans les magasins, il s'agit d'une question d'argent. Les étiquettes des supermarchés britanniques vides affichent des prix bien plus bas que dans d'autres magasins ou même d'autres pays. Les tomates prunes mi-saison, par exemple, sont proposées sur le site web de Tesco UK pour 3,08 livres/kg, alors que le prix chez le détaillant néerlandais Albert Heijn est de 5,98 euros/kg. Sainsbury propose un chou-fleur à 95 pence, qui est proposé à 2,99 € chez le détaillant néerlandais Jumbo.

Les grossistes britanniques le disent aussi : les produits sont disponibles sur les marchés et chez les marchands de fruits et légumes locaux ; ils coûtent juste plus cher. « Il n'y a pas de pénurie de produits ici », déclare le grossiste britannique Perry Blinders sur Twitter, montrant son magasin rempli de tomates, de concombres, etc. « Allez en ligne dès aujourd'hui, et nous vous livrerons le lendemain à domicile, dans votre entreprise ou dans votre pub/bar. Des tomates ? Combien en voulez-vous ? Des concombres par palettes entières ! Des laitues iceberg, de quoi faire couler le Titanic ! » En effet, sur leur site web, les produits sont disponibles ; cependant, à un niveau de prix bien plus élevé que les détaillants britanniques vaux rayons vides.

 

(NDT : Il n'y a pas de pénurie de produits chez les #perryblinders. Allez en ligne maintenant et nous vous livrerons, le jour suivant, à votre domicile, votre entreprise ou votre pub/bar. Des tomates ? Combien en voulez-vous ? Des concombres par palettes entières ! Des laitues iceberg, de quoi faire couler le Titanic !)

(NDT : Peut-être que si nos supermarchés britanniques payaient les mêmes prix que les supermarchés européens, leurs rayons ne seraient pas vides.... 4,19€ pour un chou-fleur en Espagne contre 0,95£ pour un chou-fleur en Angleterre ; mais les rayons sont vides... Pas besoin de faire appel à Sherlock Holmes pour comprendre pourquoi)

Prix spot quotidiens
« Il n'y a pas de pénurie sur le marché, mais les produits sont chers. Nous achetons aux prix spot quotidiens. Certains produits ont doublé, voire triplé, leur prix en raison de la météo en Espagne et au Maroc, mais aussi dans le monde entier. Tout cela a un impact sur les prix », a déclaré Paul Murphy de Yes Chef, New Covent Garden Wholesale Market.

« Nous avons dû répercuter ce surcoût sur nos clients afin de survivre. Le fait que les pénuries soient bien documentées dans les médias grand public nous facilite la tâche. »

« En raison des pénuries chez les détaillants, davantage de consommateurs sont venus au marché pour se procurer des produits, mais on en trouve également chez les primeurs locaux et sur les marchés de rue quotidiens. »

Des produits disponibles à bas prix
Derrière la pénurie actuelle se cache une réalité plus importante, et même derrière cette réalité, se cache autre chose. Pour Paul, les produits ont été très bon marché pendant trop longtemps. « Je suis un commerçant de 5e génération, et des produits comme le radicchio d'Italie sont au même prix aujourd'hui qu'il y a 50 ans. »

« Au marché de gros, les prix fluctuent comme sur les autres marchés. Nous avons des pénuries de différents produits chaque semaine. C'est ça travailler avec des produits frais. La différence cette fois-ci, c'est que la situation est bien documentée dans les médias grand public. Il est bien connu que les grandes surfaces vendent leurs produits beaucoup moins cher qu'elles ne les achètent. Peut-être cela changera-t-il la façon dont les gens achètent leurs produits frais. Dans d'autres parties du monde, les gens achètent des produits frais sur les marchés locaux et les stands en bord de route. Ils achètent en fonction de l'odeur et du goût, pas de l'apparence. »

Brexit
« Bien que le Brexit ait rendu l'entrée des produits dans le pays beaucoup plus difficile et coûteuse, cette fois-ci, cela n'est pas de sa faute », conclut Paul. D'autres membres de l'industrie des produits frais partagent cet avis.

Mike Parr, de PML (Perishable Movements Ltd), se trouve actuellement à Dubaï, au salon Gulfood. Le discours qu'il entend constamment sur le terrain est que les producteurs ne sont tout simplement pas intéressés par l'expédition de produits frais vers le Royaume-Uni en raison du coût excessif du transport, auquel s'ajoute le niveau sans précédent de la paperasserie et les retards importants bien documentés associés aux marchandises importées. « Les frais de manutention excessifs, combinés aux longs délais, paralysent notre activité. Dans certains cas, les conducteurs peuvent attendre jusqu'à 26 heures. Cela représente non seulement un coût énorme pour l'entreprise, mais aussi la nécessité d'employer trois équipes différentes, pour respecter les règles strictes en matière d'heures de conduite », poursuit-il. Les frais exorbitants de Heathrow (le point d'entrée le plus important de la Grande-Bretagne) amènent certains de nos clients les plus importants à envisager d'envoyer leurs produits par voie maritime, car il n'est plus possible d'absorber les frais de manutention aéroportuaire qui explosent. Les tarifs actuels font qu'il est plus rentable d'envoyer des produits par avion à Liège et de les faire entrer dans le pays par la route que de recourir au service de fret aérien vers Heathrow. « Si le gouvernement souhaite maintenir le transfert des fruits et légumes frais au Royaume-Uni par voie aérienne et routière (l'option la plus viable étant donné la nature périssable de l'envoi), un plafonnement des frais de manutention des produits frais devrait être considéré en priorité. Alors, les consommateurs seront en mesure d'accéder (et de payer) aux aliments qui sont si essentiels à une alimentation saine. Le secteur pourra aussi avoir une chance de survivre », conclut-il.

Que va-t-il se passer ?
Les cultures non éclairées néerlandaises et britanniques devraient recommencer à produire dans quelques semaines. Vu que la météo est meilleure en Espagne, la situation devrait bientôt se normaliser. Mais, pour l'instant, les prix sont très élevés pour tous les produits sur le marché. 

Date de publication: