Depuis l'entrée en vigueur de l'Accord d'Association entre l'UE et le Maroc en 2013, le pays est passé de 365 695 tonnes de tomates vendues à 557 225 tonnes en 2022, selon les données d'Eurostat, tandis que les volumes exportés par l'Espagne retombent en dessous de ceux enregistrés en 2016/2017 et de la moyenne des cinq dernières campagnes.
« L'accord avec l'UE présente de nombreuses fissures. L'objectif, lors de la signature du premier protocole d'exportation en 1992, était le développement agricole de la population rurale et des agriculteurs traditionnels au Maroc. Tout cela s'est avéré faux, car ni la population rurale n'a été développée, ni l'agriculteur marocain n'a amélioré sa situation », a expliqué Andrés Góngora, responsable des fruits et légumes au sein de la COAG, lors d'un entretien avec El Independiente.
« Pour nous, ce qui fait mal au Maroc, c'est le coût de la main-d'œuvre. Nous pensons que le reste des coûts n'est pas si différent d'un endroit à l'autre, surtout parce que ce qui est fait au Maroc est le même modèle mais transféré là-bas. La différence de compétitivité réside dans la main-d'œuvre. Ce que l'on paie à un travailleur en Espagne, on le paie à dix au Maroc. »
Il regrette également le système qui, selon lui, freine les exportations de tomates espagnoles vers l'Europe : « L'accord, qui ne favorise ni la population rurale ni l'agriculteur marocain, a poussé ces personnes à l'immigration car il a renforcé l'exode rural. »
« Les capitaux européens arrivent au Maroc, acquièrent des propriétés et utilisent de la main d'œuvre subsaharienne. C'est un désastre, mais l'Europe a les yeux bandés. Cela n'a profité qu'aux grandes plateformes de distribution, qui disposent de nombreux lieux d'achat et d'un outil d'exportation pour exercer une pression à la baisse sur les producteurs espagnols, dans ce cas précis », conclut-il.
Source : elindependiente.com