Les actions des agriculteurs se poursuivent aujourd'hui en France. Emmanuel Macron doit s’entretenir avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur le « futur de l’agriculture européenne ». Hier à 8h00, 165 actions étaient en cours dans tout le pays, selon l'association AFTIRE.
On tente de retarder les récoltes de fruits et légumes en Espagne
Outre l'indignation face à la continuité des actes de protestation en France qui empêchent la libre circulation des marchandises, l'inquiétude du secteur grandit, car dans les zones de production-exportation de fruits et légumes, il n'est pas possible de retarder les récoltes prévues, et il n'existe pas d'alternatives viables au transport par camion. Almería, Valence et Murcie sont les plus touchées.
Le manque de sécurité dans le transport des fruits et légumes depuis les zones de production jusqu'aux marchés de destination de l'UE fait que l'on tente de retarder les récoltes prévues pour ces dates, mais la marge temporelle est très petite car il s'agit de produits extrêmement périssables. Cela fait que les opérateurs qui décident de récolter et de transporter leur production ont déjà des retards dans la livraison sur les marchés de destination et les éventuelles sanctions des acheteurs, tandis que la non-récolte implique la détérioration et la perte du produit.
De plus, le camion est le principal moyen de transport pour la commercialisation des fruits et légumes, tant pour le marché national que pour l'exportation. 94,1 % des fruits et légumes exportés par l'Espagne sont transportés par camion. Les produits les plus exportés en janvier sont les poivrons, les concombres, la laitue, les tomates et les choux en ce qui concerne les légumes, et les agrumes et les fraises en ce qui concerne les fruits.
Murcie conserve environ 40 % des légumes en chambres froides
Les exportateurs de légumes de la région de Murcie conservent entre 30 % et 40 % de leur récolte dans des chambres froides en raison du blocage des routes en France, selon Manuel Zapata, président de Proexport. Ce blocage a entraîné des retards dans les livraisons, ce qui se traduit par des pertes significatives pour les entreprises lors de l'envoi de produits frais avec des dates périmées. Zapata estime que seulement 60 % des légumes récoltés atteignent la frontière, tandis que 40 % restent stockés, principalement des laitues, des brocolis et des choux-fleurs.
L'effondrement a également conduit à l'annulation de commandes et à des dommages causés par des actes de vandalisme contre des véhicules de transport. Zapata comprend la situation des agriculteurs français mais demande qu'ils n'affectent pas les produits espagnols dans leurs protestations. Il espère des compensations économiques de la part du Gouvernement central, car les assurances des entreprises pourraient ne pas couvrir les pertes dues à ces actes de vandalisme.