Suite à la visite de la ministre de l'Outre-mer, organisations de producteurs, expressistes, DAAF, transitaires et chambre d'agriculture se sont retrouvés à la préfecture pour une réunion de travail autour du nouveau règlement phytosanitaire européen.
Celui-ci doit entrer en vigueur à partir du 14 décembre et impose un double contrôle physique des fruits au départ, à La Réunion, et à l’arrivée, à Paris ; soit 2000 tonnes de produits. Si l'Europe considérera à partir du 14 décembre La Réunion comme un pays tiers en matière de contrôle, le département reste toutefois européen en matière de traitement.
De plus, la nouvelle directive de l’Union européenne (UE) relatives aux importations de mangues impose un traitement aux fruits. Elle fait suite au nombre élevé d’interceptions d’importations de mangues dues à la présence de mouches des fruits (Tephritidae non européennes). En 2017, selon les statistiques de la Commission, il y a eu 178 détections d'organismes nuisibles dans les mangues provenant de pays extérieurs. Parmi celles-ci, 149 étaient des détections de mouches des fruits, un insecte que l'UE souhaite garder sous contrôle.
Les exploitants doivent se conformer à l’une des règles suivantes pour que leurs produits soient importés :
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- Les fruits doivent être originaires d’un pays reconnu exempte de Tephritidae (non européen).
- Les fruits doivent être originaires d’une zone déclarée indemne de Tephritidae par le pays exportateur (ONPV).
- Aucun signe de Tephritidae ne doit avoir été observé sur le lieu de production (exploitation/plantation) et dans ses environs immédiats depuis le début du dernier cycle complet de la mangue. Pour ce faire, des contrôles officiels doivent être effectués au moins une fois par mois au cours des 3 mois précédant la récolte. Aucun des fruits récoltés sur ce site de production ne doit présenter de signes de la présence de Tephritidae lors des inspections officielles. Enfin, des informations sur la traçabilité doivent figurer dans le certificat phytosanitaire.
- La mangue doit avoir été soumise à un traitement efficace pour s’assurer qu’elle est exempte de Tephritidae, et les données relatives au traitement doivent figurer dans le certificat phytosanitaire. En outre, la méthode de traitement doit être communiquée au préalable par écrit à la Commission européenne par l’ONPV.
Les producteurs réunionnais estiment que le délai est trop juste pour trouver la bonne façon de traiter les mangues péi après la récolte et renoncent donc à expédier leurs mangues. Ces derniers évoquent déjà une grosse perte d’argent, faute de procédures suffisamment rodées et financièrement abordables.
« Il n'y a pas eu d'avancées majeures à part la volonté affichée par la préfecture de trouver des solutions pour les professionnels comme pour les particuliers. (…) Vu la tournure des événements j'ai peur qu'il n'y ait pas d'exportation de mangues, la réglementation est trop stricte », explique un spécialiste réunionnais.
A noter que ce sont des associations espagnoles qui ont alerté Bruxelles au sujet d’une importation de parasites en Espagne et au Portugal, seuls pays producteurs de mangues sur le territoire européen.
Sources : clicanoo.re / francetvinfo.fr