A la Réunion, la mouche des fruits (Ceratitis capitata) a ravagé les récoltes de mangues. Si quelques mangues José peuvent encore pousser d'ici février, la saison semble se terminer sans même avoir eu le temps de commencer.
Eric Lucas, responsable de la cellule diversification végétale à la Chambre d’Agriculture, témoigne : « Nous n'en avons vraiment pas eues beaucoup. Seules quelques floraisons, mais les fruits n'ont pas tenu ». La principale cause : la mouche des fruits.
Chaque année, cet insecte fait de plus en plus de dégâts. « Comme il y a moins en moins de mangues, toutes les mouches vont sur les fruits qui sont encore dans les arbres. C'est de plus en plus compliqué pour l'agriculteur de garder ses mangues saines », explique Eric Lucas.
Toutes les variétés sont concernées par cette menace. Certains agriculteurs ont perdu 50 % de leur production, déjà minorée par la mauvaise floraison. De plus, la population de la mouche a été accélérée suites aux intempéries.
Au delà des problèmes de récolte, les mangues sont désormais bannies des colis de fruits et ne peuvent plus être envoyées en métropole. L’Europe a en effet pris des dispositions depuis le mois de décembre pour renforcer la protection de son territoire face aux organismes nuisibles.
Pour protéger les cultures, il faut récolter les fruits tombés par terre, les enfermer dans un sac hermétique et les laisser sécher au soleil quelques jours avant de les jeter. Ceci permet de tuer les larves logées à l’intérieur. « Plus on va les ramasser plus on va casser le cycle de la mouche, qui peut donner 200 individus, et ainsi de suite. Elle a une capacité de prolifération très importante ! », explique Eric Lucas.
Si la saison ne s’annonçait pas très bonne selon les prévisions, les piqûres de mouches ont porté le coup de grâce. « C'est un préjudice financier important pour les agriculteurs. Combattre la mouche des fruits est devenu une vraie lutte agro-écologique », continue M. Lucas.
Une nouvelle technique pour protéger les mangues contre les mouches fait parler d’elle depuis la République de Maurice : les mâles stériles. Les effets de cette méthode pourraient porter leurs fruits 4 ou 5 ans après l'introduction des premiers mâles stériles à La Réunion, dans le meilleur des cas. « Les Mauriciens, eux, sont en avance, ils sont en train de construire un centre de stérilisation massif. L'espoir, c'est qu'ils nous revendent ensuite des mâles stériles qui pourraient être lâchés dans différents points de La Réunion pour faire diminuer la population », conclut Eric Lucas.
Source : ipreunion.com