Sylvain Massin, producteur à Moidrey en Normandie, a été contraint de broyer ses salades au champ à cause du manque de débouchés. « J’ai dû broyer 1 ha de salades qui s’abîmaient, elles n’étaient plus commercialisables », déplore l’agriculteur. « Une scarole mûre peut tenir une semaine dans le champ ».
Sylvain Massin est aussi le représentant de l’OP de légumes d’Agrial qui compte une quarantaine d’adhérents, dont une quinzaine de producteurs de salades. Malgré la contractualisation de la production, la baisse de la consommation a affecté les agriculteurs : « On est à 20-25 % de moins en commande depuis le mois de juillet pour la salade de quatrième gamme, ça représente environ 150 t de salades par semaine perdues pour le bassin. Je pense que nos clients font le maximum de leur côté, mais le marché sature à cause de la Covid ». Par ailleurs, 20 % de la collecte de salades frisées vertes sont destinés au marché anglais. La situation outre-Manche est responsable d’une baisse de la consommation de 50 % sur ce produit.
Aujourd’hui, les ventes reprennent un peu avec le retour progressif au travail : « Pendant le confinement, les gens ont eu la main verte, analyse le maraîcher, avec la reprise du travail et une météo moins favorable, les achats ont repris en France depuis la mi-août », explique l’agriculteur.
Source : agriculteur-normand.com