Le Canada a actuellement une production trop importante de pommes de terre, si bien que le Conseil canadien de la pomme de terre, qui représente mille producteurs du pays, a demandé à la ministre, Marie-Claude Bibeau, de protéger le secteur des surplus par « des interventions d’urgence ».
En effet, en 2019, près de 4,8 millions de tonnes de pommes de terre ont été récoltées, représentant une valeur de 1,3 milliard de dollars. Aujourd’hui, près des deux tiers de cette récolte se retrouvent dans des usines de transformation en frites, pommes de terre rissolées et autres produits surgelés. Cependant, avec la crise actuelle, les grands transformateurs, comme McCain’s ou Cavendish Farms, ne pourront pas vendre leurs produits aux restaurateurs. 1,4 million de tonnes de pommes de terre, soit un quart de la récolte de l’année dernière, restent entreposées dans les fermes sans acheteur potentiel. Cela représente une valeur de 320 millions de dollars.
Avec le début du printemps, les agriculteurs font déjà leurs plans pour la plantation. « Nous allons déjà planter probablement 15 % de moins. C’est ce que les transformateurs nous ont dit de faire. Mais rien ne garantit que si l’économie ne se redresse pas, nous serons en mesure de vendre la récolte de l’année prochaine », explique Pat Owen, cultivateur à Carman, au Manitoba.
Plusieurs secteurs alimentaires pourraient être touchés par des problèmes similaires. On pourrait ainsi assister à des prix plus élevés et des pénuries temporaires de certains produits spécifiques.
Source : journaldemontreal.com