Le Centre-Val de Loire est la 3ème région française pour la production de pommes de terre de consommation. C’est dans la plaine de Beauce que sont localisées la plupart des plantations sur les 13 000 hectares plantés. Les producteurs cultivent souvent le maïs également, la pomme de terre étant l'une des diversifications habituelles pour les fermes beauceronnes.
Avec une moisson décevante, les producteurs espéraient rééquilibrer leurs comptes grâce aux productions de fin de saison. Les 300 planteurs de pommes de terre du Centre-Val de Loire ont débuté l'arrachage précocement, dès le 20 juillet. Une récolte estimée à 800 000 tonnes qui présente toutes les garanties de qualité exigées sur le marché du frais.
Pom'Alliance Beauce implantée à Janville-en-Beauce (Eure-et-Loir) conditionne près de 10 % de la production régionale, soit 75 000 tonnes par an. Christophe Prechonnet, responsable des achats et de l'agronomie de l'implantation locale du groupe, a déclaré : « cette année nos variétés précoces, Agata et Colomba, sont arrivées très tôt sur le marché. Il a d'ailleurs fallu adapter l'arrachage, en récoltant très tôt le matin pour éviter la chaleur de fin juillet. La qualité est bonne, mais les rendements sont un peu hétérogènes, en fonction des capacités d'irrigation de certains producteurs et de variétés parfois plus sensibles aux fortes températures. Globalement on est satisfait de cette production 2020, mais le hic, pour le producteur, c'est le prix d'achat de la pomme de terre, actuellement autour de 10 centimes d'euros par kilo. »
Un prix au kilo en baisse de 50 % qui n’est pas pour ravir les agriculteurs. La faute est à mettre sur le compte de la crise du coronavirus qui a désorganisé le marché et créé de très importants stocks d'invendus chez les industriels du secteur. Si la pomme de terre du Centre-Val de Loire ne part pas dans la filière industrielle, elle est tout de même sujette à l'impact de l'abondance du produit.
Dans un communiqué, Grégoire Jacquemet, représentant régional de l’UNPT (l’Union Nationale des Producteurs de Pomme de Terre), a déclaré : « En dépit de la spécificité de notre production, de la pomme de terre de consommation disponible avant toutes les autres régions sur le marché français, il y a un télescopage avec l'annonce des très importants invendus de l'industrie. Certains acheteurs, tout particulièrement la Grande Distribution, font pression sur les vendeurs et les obligent à accepter des rémunérations inférieures aux années passées. Malgré la loi Egalim on s’aperçoit que l'on est toujours en position de faiblesse par rapport à la GMS et quand on voit que nos pommes de terre, achetées 10 centimes, sont revendues à 1,20 euro du kilo… »
[Communiqué UNPT] 12/08/2020 🚜🇫🇷🥔
— UNPT (@UNPT_FRANCE) August 12, 2020
Campagne 2020/2021 : Prônez la qualité et non la quantité !https://t.co/TNfqrMFsCG pic.twitter.com/9aPWOPDb6k
Les producteurs de Beauce s’inquiètent de voir les prix encore baisser dans les semaines à venir ; leurs exploitations étant déjà fragilisées par le bilan de la moisson. L'UNPT a demandé une aide financière à l'Etat, sous forme de subvention, pour écouler la production à un coût acceptable vers l'alimentation du bétail, ou vers la méthanisation. Une demande à laquelle le gouvernement doit encore répondre.
Source : francetvinfo.fr