Lancée par le journaliste Martin Boudot, pour l’émission d’investigation Vert de rage, l’enquête sur le taux de cadmium, métal lourd classé cancérogène, dans l'organisme de plusieurs bretons vient de publier ses résultats.
57 personnes vivant en Bretagne, âgées de 47 à 75 ans, se sont portées volontaire pour faire analyser leur urine afin de vérifier la teneur en cadmium. Les associations Halte aux marées vertes et Sauvegarde du Trégor ont aussi participé à cette enquête effectuée par le Dr. Joël Poupon, au laboratoire de toxicologie biologique de l’hôpital Lariboisière, à Paris, et Marie-Duigou, étudiante à l’Université de Bretagne occidentale. En plus de l’urine, des engrais phosphatés utilisés en agriculture conventionnelle et des échantillons de pommes de terre cultivées en Bretagne et d’autres régions, ont également été étudiés.
C’est lors d’une réunion publique à Pommeret que les résultats ont été dévoilés par les associations participantes :
Les engrais : sur neuf engrais analysés, trois ont une teneur en cadmium supérieure à la limite votée au niveau européen (60 mg/kg, maximum applicable en 2022). Cinq ont une teneur supérieure aux 20 mg/kg recommandés par l’Anses.
Les pommes de terre : les teneurs des échantillons étudiés dépassent de 39 % celles des autres régions.
Les participants : douze affichent un taux de cadmium dans les urines situé entre le seuil européen et celui, plus bas, préconisé par l’Anses.
André Ollivro, de Halte aux marées vertes, a déclaré « Le problème, c’est l’accumulation de métaux lourds au cours de la vie, qui conduit à nos maladies modernes ». Joël Labbé, sénateur écologiste du Morbihan, a indiqué qu’il allait se battre afin que soit indiqué la présence de cadmium sur l’étiquetage « car beaucoup d’agriculteurs ignorent que les engrais contiennent du cadmium », et « pour que les teneurs maximales autorisées soient abaissées aux niveaux recommandés par l’Anses ».
Retirer le phosphate de calcium utilisé dans la fabrication des engrais est une solution envisageable et réalisable selon le journaliste Martin Boudot : « Rarement dans une pollution, on a trouvé un coupable aussi facile à supprimer. »
Source : ouest-france.fr