En Irlande, plusieurs restaurateurs, comme la chaîne Leo Burdock, privilégient les pommes de terres venues du Royaume-Uni plutôt que la production locale, afin de réaliser les fameux fish and chips. Celles-ci sont en effet réputées pour donner des frites croustillantes à l'extérieur et moelleuses à l’intérieur. Mais le Brexit risque de mettre à mal cette pratique…
Le gouvernement irlandais a indiqué que lorsque la période de transition du Brexit prendra fin au 31 décembre, les importations de pommes de terre en provenance du Royaume-Uni seront, en l'état actuel, interdites.
« Cette situation est problématique, parce que l'approvisionnement pour janvier est incertain », se plaint Derek Duggan, manager chez Leo Burdock. Chaque année, 80 000 à 100 000 tonnes de pommes de terre britanniques sont importées par les échoppes irlandaises de frites à emporter, aussi appelées « chippers ».
Si Londres et Bruxelles sont actuellement en négociations pour trouver un accord sur leurs futures relations commerciales, le temps presse. En cas de « no deal », les deux parties échangeront selon les principes établis par l'Organisation mondiale du commerce (OMC), entraînant la mise en place de droits de douane qui pourraient créer de grandes perturbations à la frontière entre le Royaume-Uni et l’Irlande.
Pour que le Royaume-Uni puisse exporter ses produits alimentaires, l'Union européenne devra lui accorder un statut de « pays tiers ». Mais ce processus « ne commencera qu'à l'issue des négociations commerciales » post-Brexit, selon le ministère irlandais de l’Agriculture.
Les professionnels affirment que les produits britanniques et irlandais sont très différents, à cause des types de sols et des techniques agricoles utilisées dans chaque pays. « Si vous voulez comparer avec le vin, c'est un peu comme avoir un sauvignon blanc venant de Nouvelle-Zélande plutôt que de France », précise Derek Duggan.
Source : yahoo.com