« La saison des poires est équilibrée Si tout le monde continue à vendre raisonnablement, nous pourrons tirer notre épingle du jeu dans les derniers mois », déclare Louis De Cleene du groupe Devos, qui fusionnera au 1er août avec Wouters. « J'espère vraiment que nous échapperons aux fluctuations extrêmes, tant à la baisse qu'à la hausse. »
« Dans l'ensemble, nous avons connu une très bonne année avec notre propre production. Il est vrai que, d'après mon expérience, une bonne année pour le producteur signifie un marché plus difficile, en particulier parce que les marges sont sous pression. Mais heureusement, Devos dispose de quantités suffisantes de fruits issus de ses propres vergers. Cela nous permet d'avoir un stock tampon et de créer un peu de répit du côté production. Nos producteurs de Green Diamond y contribuent également. » L'entreprise de Bekkevoort, en Flandre, a épuisé la plupart de ses variétés de poires et commercialise désormais principalement la Conférence, qu'elle a en stock. La saison des poires rouges Early Desire et Queen's Forelle s'est achevée sur un bilan très positif. « En outre, des Qtee arrivent maintenant d'Afrique du Sud, grâce à notre partenaire Wouters. »
De Cleene aborde donc les derniers mois de la saison de la Conférence avec confiance. « Nous avons vendu un peu plus que l'année dernière, ce qui est conforme à ce que nous entendons de la part de nos collègues concurrents. Bien sûr, nous nous souvenons tous de ce qui s'est passé l'année dernière en fin de saison, mais je ne pense pas que cela puisse se reproduire cette année. En regardant ce que nous avons en stock, impossible de croire qu'il y aura trop de poires. Nous ne sommes qu'au début du mois de mars et la plupart des poires font déjà parti d'un programme. L'essentiel est maintenant d'approvisionner nos clients réguliers, comme nous le faisons chaque année. Il n'y a presque pas de place pour les activités commerciales annexes. En fait, les poires non contractées sont pratiquement inexistantes. Et tout se vend bien pour l'instant : petits et gros calibres, toutes catégories confondues. »
Selon De Cleene, il n'y a pas non plus de souci concernant la qualité des fruits stockés. « Pour l'instant, tout se tient. Bien sûr, ça a causé pas mal d'incertitude au début, car la saison de croissance a été difficile. Mais pour l'instant, tous nos échantillons sont satisfaisants. En outre, nous n'avons pas reçu de réclamations concernant les poires que nous expédions et qui sont en route pour 2 à 3 semaines. Cela est dû en partie aux connaissances que nous avons acquises au fil des ans : nous savons quels fruits ne sont doivent pas être envoyés trop loin, quels lots doivent être vendus avant le Nouvel An, etc. Il est toujours bon de savoir quelles poires utiliser à quel moment. »
Différence entre prix au palox et prix de marché
« La différence frappante entre le prix des caisses au départ des entrepôts et celui pratiqué sur le marché est une problématique récurrente ces dernières années. Des rumeurs et parfois des faits relatent que des cellules entières sont vendues, que ce soit par l'intermédiaire de plateformes en ligne ou non, à 0,90 €/kg. Les prix ont légèrement augmenté cette semaine, ce qui pourrait changer la donne, mais la semaine dernière, on parlait de palox vendu entre 90 et 95 centimes pour le triage direct. Mais lorsqu'on voit les prix pratiqués sur le marché, on est loin de ces prix. Nous nous heurtons à cet écart depuis plusieurs années, en essayant de comprendre ce fossé. Comme chez Devos, nous avons nos propres poires et gérons nos propres stocks, ce problème nous touche moins. Nous sommes néanmoins toujours à l'affût d'échanges commerciaux et lorsqu'il y a une certaine demande, il est naturel de vouloir la combler par des achats supplémentaires pour en tirer profit. Mais pour l'instant, c'est presque impossible. »
Les productions étrangères sont-elles un facteur de perturbation ? « Je pense qu'elles ne pèsent pas trop lourd. La Qtee se situe dans un segment complètement différent, qui n'interfère pas avec la Conférence. Mais les poires Abate ont toujours une influence. J'ai l'impression que la Conférence tiendra sa place sur les étals cette année. J'espère surtout que tous les acteurs de la filière continueront à agir de manière sensée au cours des prochains mois. Nous nous attendons à ce que les poires soient plus chères vers la fin de la saison, ce qui est logique, car il faut également déployer toutes sortes d'efforts pour garantir la qualité vers la fin de saison. Nous pourrons alors terminer comme nous avons commencé et travaillé jusqu'à présent, c'est-à-dire avec une stabilité positive. »
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Louis De Cleene
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